L’année 2024 a été favorable pour les actifs risqués. Les indices MSCI World et Bloomberg Global High Yield ont enregistré une excellente performance, affichant des rendements respectifs d’environ 17% et 11% en USD. Malgré une inflation en baisse et des banques centrales accommodantes, la duration a sous-performé compte tenu d’un ralentissement nominal moins prononcé qu’attendu. L’indice Bloomberg Global Aggregate, couvert en USD, n’a délivré que 3,40%, soit moins que le cash.
À l'horizon 2025, ces niveaux de performance sur les actifs risqués seront difficiles à reproduire. L’inflation ne suit plus une tendance baissière claire dans les pays développés et semble même repartir à la hausse aux États-Unis. Les banques centrales pourraient être contraintes de changer de cap, remettant en question l’assouplissement monétaire ayant soutenu jusqu’à présent les marchés. Les tensions commerciales et géopolitiques resteront nombreuses. Du fait de valorisations resserrées dans la plupart des classes d’actifs - le MSCI World se négocie à 20 fois les bénéfices malgré des taux réels élevés et les spreads de crédit se situent dans la partie inférieure de leur fourchette historique - le potentiel d’un retournement des primes de risque est significatif.
Dans des marchés généralement chers, les financières européennes se démarquent par leur niveau de rendement tant sur la dette subordonnée que sur les actions. Les AT1s affichent un rendement au pire au niveau de l’indice d’ environ 6,6% en EUR malgré un risque d’extension réduit. 40% des remboursements prévus pour 2025 ont déjà été préfinancés et les resets sur les 60% restants sont généralement bien au-dessus des coûts de refinancement. La tendance à l’amélioration des notations de crédit du secteur devrait se poursuivre, de nombreux émetteurs affichant une perspective positive au niveau subordonné. Les facteurs techniques sont favorables : les flux entrants dans les fonds de crédit devraient surpasser une offre nette nulle, voire légèrement négative. Enfin, l’univers offre de nombreuses opportunités idiosyncratiques sur des leviers réglementaires ainsi que des crédits hors indices.