L’Organisation mondiale de la santé (OMS) à Genève prévoit de premières réductions de coûts après l’annonce du retrait américain d’ici un an. Les embauches sont gelées, sauf dans les cas les plus importants, et les voyages non indispensables sont abandonnés.
Dans un courrier à tous les collaborateurs, que Kestone-ATS a pu consulter vendredi, le directeur général Tedros Adhanom Ghebreyesus dévoile des étapes pour «atténuer» les défis qui pourraient accompagner le départ des Etats-Unis. «Cette annonce a aggravé notre situation financière», affirme-t-il.
L’organisation, qui espère encore convaincre le président américain de reconsidérer son décret, évalue les activités à financer en premier lieu. Dès à présent, toutes les réunions auront lieu en ligne, sauf «approbation exceptionnelle». Les missions d’appui aux Etats membres sont limitées.
D’autres efforts sont menés sur les rénovations, suspendues, ou sur le matériel. «D’autres mesures seront annoncées en temps utile», ajoute encore le directeur général.
Les Etats-Unis alimentent d’environ 18% l’enveloppe budgétaire de l’OMS. La contribution pour l’année dernière n’a pas encore été payée, a fait remarquer vendredi à la presse à Genève un porte-parole. «Ce qui n’est pas inhabituel», a-t-il immédiatement ajouté.
Plusieurs efforts récents
Le montant pour 2025 n’a lui non plus pas encore été acheminé auprès de l’organisation. L’OMS a à nouveau rappelé que le système de collaboration internationale qu’elle pilote permet de «protéger les Etats-Unis» en termes de santé, comme n’importe quel autre des 194 membres.
Le président américain avait déjà amorcé un retrait de son pays lors de son premier mandat, mais son successeur Joe Biden avait annulé cette décision avant qu’elle n’entre en vigueur. Une fois formalisée auprès du secrétaire général de l’ONU Antonio Guterres, elle est appliquée un an plus tard.
L’OMS a déjà entamé depuis plusieurs années des initiatives pour élargir son financement. Les contributions obligatoires ont augmenté et un appel à investissements supplémentaire avait été soutenu. Mais l’institution souhaite également diversifier l’assiette des donateurs, notamment au travers de la Fondation pour l’OMS. «Nous commençons à obtenir des résultats», affirme M. Tedros.
«Nous avons déjà mis en oeuvre la plus vaste série de réformes de l’histoire de l’OMS», insiste le directeur général. Celle-ci «nous a rendus plus efficaces, plus efficients», ajoute-t-il. Les collaborateurs doivent montrer de la solidarité, s’adapter aux besoins des Etats membres et innover, selon lui.