Le dollar recule fortement lundi, plombé par des informations du Washington Post selon lesquelles le président élu américain Donald Trump envisage une augmentation des droits de douane plus limitée qu’escompté et qui ne concernerait que certains secteurs d’importation.
Vers 13h30, le dollar baisse de 0,88% par rapport à l’euro à 1,0399 dollar et recule de 0,86% vis-à-vis de la livre à 1,2531 dollar, après avoir chuté de plus de 1% contre ces deux devises. Face au franc, le billet vert perdait 0,69% à 0,9023 dollar.
S’appuyant sur trois sources proches du dossier, le quotidien américain avance que ces hausses sur les tarifs douaniers à l’importation, annoncées par Donald Trump - qui doit être investi le 20 janvier - ne concerneraient que certains secteurs sensibles, liés à la sécurité nationale ou économique par exemple.
«Si la hausse des tarifs douaniers ne s’avère pas aussi sévère qu’anticipé», «l’euro pourrait ne pas être aussi négativement affecté» par l’arrivée de Trump, et l’inflation américaine ne s’accéléra pas autant, ce qui fait que «la Réserve fédérale (Fed) pourrait se sentir assez confiante pour réduire ses taux d’intérêts plus rapidement», estime Susannah Streeter, d’Hargreaves Lansdown.
Par ailleurs, ajoute l’analyste, interrogée par une journaliste de l’AFP, certains pays concernés ont «agi dans d’autres domaines pour atténuer certaines des inquiétudes des États-Unis», de quoi réduire la menace d’une guerre commerciale.
L’analyste cite les efforts du Canada en matière de lutte contre l’immigration illégale, du Mexique pour la lutte contre le trafic de drogue et l’Italie qui se dirige vers un accord commercial avec la société astronautique américaine SpaceX, dirigée par Elon Musk.
En début de séance déjà, l’euro a connu «un rebond technique face au dollar», après être tombé jeudi dernier à son niveau le plus faible depuis novembre 2022, «en raison des inquiétudes concernant les perspectives économiques de l’Europe et de l’optimisme entourant l’économie américaine», résume John Plassard, de Mirabaud.
Les acteurs du marché restent dans l’attente du rapport mensuel du cabinet ADP sur les créations d’emplois dans le secteur privé aux Etats-Unis pour décembre, au programme de mercredi, le même jour que le compte-rendu de la dernière réunion monétaire de la Fed de décembre.
Le rapport sur l’emploi américain du ministère du Travail sur les créations de postes en décembre, qui comprend les chiffres du chômage, est attendu vendredi.
Le marché surveille également la situation au Canada où, sous pression au sein de son parti libéral, le Premier ministre canadien Justin Trudeau pourrait démissionner dès lundi, selon les médias.
M. Trudeau est fragilisé politiquement depuis la démission surprise de la vice-Première ministre Chrystia Freeland qui était en désaccord sur sa façon de gérer la guerre économique qui se profile avec les Etats-Unis.