Le yen poursuit sa glissade, pas de relèvement attendu de la Banque du Japon

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Vers 21h35, la devise nippone abandonne 0,29% face au billet vert, à 154,11 yens pour un dollar.

Le yen a encore perdu du terrain lundi, pénalisé par la remontée des taux obligataires américains et par des cambistes qui ne voient pas la Banque du Japon remonter ses taux jeudi.

Vers 20H35 GMT, la devise nippone abandonnait 0,29% face au billet vert, à 154,11 yens pour un dollar.

En deux semaines, le yen a perdu 3,5%, une variation notable pour un marché sur lequel les progressions sont ordinairement limitées.

Pour Marc Chandler, de Bannockburn Global Forex, cette retraite est principalement attribuable au rebond des taux obligataires de long terme aux Etats-Unis.

Soutenus par la ténacité de l’inflation, la bonne santé de l’économie américaine et l’anticipation d’un second mandat de Donald Trump propice à un raffermissement des prix, les rendements des emprunts d’Etat américains à 10 ans ont enchaîné cinq séances de gains consécutives.

Le yen est l’une des devises les plus sensibles à l’évolution des taux des bons du Trésor américain notamment parce que les Japonais sont des investisseurs majeurs en dette des Etats-Unis.

Cette corrélation forte s’explique aussi par le statut du yen, utilisé par des spéculateurs pour des opérations dites de «carry trade».

Ils empruntent en yens, monnaie dont la banque centrale pratique des taux très bas, et placent ensuite en dollars, profitant de l’écart avec les rendements américains, nettement plus élevés.

L’accès de faiblesse de la troisième devise la plus échangée au monde tient aussi à l’évolution des anticipations du marché quant à la trajectoire monétaire de la Banque du Japon (BoJ).

Le scénario central privilégié par les opérateurs est celui d’un statu quo, avec taux directeur à 0,25%, alors que l’hypothèse d’un relèvement avait encore leur préférence il y a quelques semaines.

Pour les analystes de Pantheon Macroeconomics, le marché a pris note d’informations de presse faisant état de la réserve de plusieurs membres de la BoJ quant à un nouveau durcissement.

Ces banquiers centraux douteraient d’une poursuite des hausses de salaires, l’une des conditions fondamentales fixées par la banque centrale pour relever ses taux.

«Il paraît improbable que la BoJ surprenne le marché après ce qu’il s’est passé en juillet», prévient Marc Chandler.

A l’issue de sa réunion des 30 et 31 juillet, l’institution avait remonté son taux directeur à la surprise générale provoquant des turbulences sur l’ensemble des marchés financiers mondiaux.

Pour autant, selon Marc Chandler, même si la BoJ optait pour un resserrement, l’effet positif pour le yen ne serait que de courte durée, car l’écart de taux entre Japon et Etats-Unis demeurerait considérable.

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