Les grandes Bourses asiatiques sont dans le rouge lundi avant des décisions monétaires cette semaine de la Réserve fédérale américaine (Fed) et de la Banque du Japon (BoJ), et dans la foulée d’indicateurs économiques qui ont refroidi les places chinoises.
Tokyo scrute la BoJ et la Fed
A la Bourse de Tokyo, l’indice vedette Nikkei a terminé en légère baisse de 0,03% à 39.457,49 points, et l’indice élargi Topix a reculé de 0,3% à 2.738,33 points.
«La nervosité risque de s’installer» à quelques jours de décisions monétaires aux Etats-Unis et au Japon, a commenté Kosuke Oka dans une note de Monex Securities.
Les marchés mondiaux guettent surtout la Fed, qui selon la majorité des observateurs devrait annoncer une nouvelle baisse de ses taux d’un quart de point de pourcentage mercredi.
Cette baisse «est entièrement intégrée par les marchés. Cependant, avec la Fed qui pourrait ralentir le rythme en 2025 et le spectre des barrières douanières de Trump qui plane, les marchés évoluent sur un terrain fragile», selon Stephen Innes de SPI Asset Management.
Les pronostics sont plus divisés concernant le verdict de la BoJ attendu jeudi, un nombre croissant d’économistes pensant désormais que la banque centrale va temporiser et attendre janvier pour procéder à un nouveau resserrement.
D’un côté, la BoJ «craint que la faiblesse du yen ne stimule l’inflation, ce qui nuirait aux salaires réels et aux dépenses de consommation», ce qui pourrait l’inciter à relever ses taux, écrivent des analystes de Moody’s Analytics.
«Cela dit, les marchés financiers ont été agités ces deux dernières semaines et le yen a regagné du terrain par rapport au dollar», ce qui pourrait au contraire inciter la Banque à attendre.
Les places chinoises déçues par des indicateurs moroses
Les Bourses chinoises ont viré au rouge après la publication d’indicateurs montrant notamment une croissance ralentie des ventes de détail en Chine en novembre, signe d’une consommation toujours atone.
«L’économie chinoise semble avoir ralenti le mois dernier, malgré les effets positifs de l’assouplissement récent de la politique économique», a commenté Julian Evans-Pritchard de Capital Economics.
«La croissance semble toujours en passe de se redresser ce trimestre, mais ces données décevantes soulignent le défi auquel sont confrontés les décideurs politiques pour parvenir à un rebond durable de la croissance», a-t-il ajouté.
Les investisseurs avaient déjà sanctionné vendredi une communication jugée trop peu détaillée sur les intentions des autorités en matière de relance économique pour 2025, à l’issue d’une importante réunion en présence du président chinois Xi Jinping.
Vers 06H20 GMT, l’indice Hang Seng de Hong Kong perdait 0,94% à 19.784,11 points. L’indice composite de Shanghai lâchait 0,13% et celui de Shenzhen 1,07%.
Séoul en baisse après la destitution du président sud-coréen
La Bourse de Séoul a reculé après le vote samedi par le Parlement de la destitution du président sud-coréen Yoon Suk Yeol, dont le sort est désormais entre les mains de la Cour constitutionnelle.
Celle-ci dispose de six mois pour valider ou non la sanction du président déchu, qui avait brièvement imposé la loi martiale dans le pays le 3 décembre.
«Ce rebondissement, qui n’est pas totalement inattendu, pourrait ajouter une touche de volatilité au won sud-coréen, même si l’impact sur le marché devrait être plus subtil que sismique», a noté Stephen Innes.
L’interim est assuré par le Premier ministre Han Duck-soo, «un technocrate chevronné dont la finesse diplomatique et la vaste expérience gouvernementale devraient permettre de stabiliser le pays en cette période de turbulences», a-t-il ajouté.
L’indice Kospi a abandonné 0,22%. La devise sud-coréenne était stable à 1.434,6 wons pour un dollar (+0,05%).
Le bitcoin toujours plus haut
Le bitcoin poursuivait son ascension des dernières semaines: après avoir brièvement dépassé lundi matin le palier des 106.000 dollars pour la première fois, il se négociait vers 06H30 GMT pour 105.145 dollars.
Le billet vert était stable face à la devise nippone, à 153,74 yens pour un dollar, et perdait 0,16% face à la monnaie commune européenne, à 1,0518 dollar pour un euro.
Les cours du pétrole étaient en recul: vers 06H20 GMT, le baril de WTI se dépréciait de 0,65% à 70,83 dollars, et celui de Brent de la mer du Nord perdait 0,48% à 74,13 dollars.