BCE: la divergence entre les USA et l'Europe devrait continuer à se creuser en 2025

Nicolas Forest, Candriam

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La banque centrale européenne pourrait décider d'augmenter l'incrément de réduction des taux de 25 à 50 points de base si les perspectives économiques se détériorent davantage.

Compte tenu de la stagnation économique actuelle dans la zone euro, des incertitudes politiques en France et en Allemagne, et des tarifs douaniers imminents en provenance des Etats-Unis, les perspectives pour l'Europe s'assombrissent. Toutefois, la BCE a continué de réduire ses taux d'intérêt aujourd'hui, comme prévu.

Les prévisions macroeconomiques de la BCE ont été légèrement revues à la baisse et la banque centrale a également abandonné l'idée que le taux directeur «resterait restrictif aussi longtemps que nécessaire».

Néanmoins, la BCE reste dépendante des données et privilégie toujours une approche graduelle réunion par réunion, plutôt que d'être encline à une trajectoire forte pour soutenir l'économie. Avec un taux terminal de 1,60%, le marché s'attend déjà à ce que la banque centrale fasse passer les taux d'intérêt en territoire accommodant l'année prochaine.

En ce qui concerne son bilan, la BCE ne réinvestit plus la totalité des paiements du principal des titres arrivant à échéance achetés dans le cadre du programme d'achat d'urgence face à la pandémie (PEPP), réduisant ainsi le portefeuille PEPP de 7,5 milliards d'euros par mois en moyenne. Le Conseil des gouverneurs cessera les réinvestissements dans le cadre du PEPP à la fin de 2024. Le portefeuille du programme d'achat d'actifs (APP) diminue à un rythme mesuré et prévisible.

Alors que le resserrement quantitatif de la BCE exercera une pression supplémentaire sur le programme d'émission des Etats souverains de la zone euro, la banque centrale pourrait décider d'augmenter l'incrément de réduction des taux de 25 à 50 points de base si les perspectives économiques se détériorent davantage.

La divergence de politique monétaire entre les Etats-Unis et l'Europe devrait continuer à se creuser en 2025 et nous maintenons notre préférence pour les taux européens par rapport aux taux américains en termes de duration.

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