L’indice des prix de gros aux Etats-Unis, qui mesure l’inflation côté producteurs, a grimpé en novembre au plus haut depuis près de deux ans, à cause notamment des conséquences de la grippe aviaire, mais le rebond plus large des prix inquiète.
Les prix de gros ont progressé de 3% sur un an, contre 2,6% en octobre - chiffre révisé à la hausse -, selon l’indice des prix à la production PPI publié jeudi par le département du Commerce.
Il s’agit de son plus haut niveau depuis février 2023, lorsqu’il était de 4,7%.
Sur un mois seulement, la hausse est de 0,4% en novembre, contre 0,3% en octobre - chiffre révisé à la hausse également. Cette accélération a surpris les analystes, qui tablaient sur 0,2% seulement, selon le consensus de Market Watch.
Cette hausse est due notamment à la hausse des prix de l’alimentation, précise le département du Travail.
«Oui, cela est dû aux prix des oeufs et de la volaille», touchés par la grippe aviaire, «mais cela nous rappelle que l’inflation n’a pas disparu», relève David Russell, économiste pour TradeStation.
En retirant les prix volatils de l’alimentation et de l’énergie, en revanche, l’indice sous-jacent ralentit sur un mois, à 0,1% contre 0,3% en octobre, et reste stable sur un an, à 3,5%.
Côté consommateurs aussi, l’inflation est repartie à la hausse en novembre, pour le deuxième mois d’affilée.
Elle s’est établie à 2,7% sur un an contre 2,6% en octobre, selon l’indice CPI du département du Travail, publié mercredi, et sur lequel sont indexées les retraites.
L’indice PCE, privilégié par la Fed et qu’elle veut ramener à 2%, sera lui publié le 20 décembre.
Les responsables de la Fed se réunissent la semaine prochaine et décideront s’ils abaissent les taux pour la troisième fois d’affilée, ou s’ils font une pause.
Malgré le rebond de l’inflation, une baisse d’un quart de point est très majoritairement attendue par les acteurs du marché, selon l’évaluation de CME Group.
Les marchés observent aussi de près la politique commerciale du président élu Donald Trump, qui a promis de vastes hausses de droits de douane à l’effet potentiellement inflationniste.