Les Bourses asiatiques ont grimpé lundi, tandis que le dollar trébuchait à l’unisson de l’or, après la désignation par Donald Trump de Scott Bessent, un vétéran de Wall Street, comme secrétaire américain au Trésor, un choix jugé rassurant par les investisseurs.
Le marché soupèse la nomination de Bessent
A Tokyo, l’indice vedette Nikkei a terminé en hausse de 1,30% à 38.780,14 points, et l’indice élargi Topix de 0,71% à 2.715,60 points.
La place japonaise a monté dans le sillage des gains à Wall Street vendredi, mais également du soulagement des opérateurs après la désignation par le président élu Donald Trump de Scott Bessent comme futur secrétaire au Trésor.
Il s’agit d’une figure connue de Wall Street, perçu comme un modéré, spécialiste du marché des changes et de la dette, et ardent défenseur du libre-échange.
Il a récemment soutenu l’idée d’une réforme fiscale et d’une déréglementation tous azimuts pour doper la croissance, mais assuré que les menaces de droits de douane massifs brandies par M. Trump n’étaient qu’un «outil de négociation avec les partenaires commerciaux».
Ce choix, qui doit encore être confirmé par le Sénat, est «vu comme un geste en faveur des marchés, les investisseurs l’interprètent comme le signe que M. Trump pourrait bien adopter une approche plus mesurée en termes de droits de douanes et d’impôts», estime Stephen Innes, analyste de SPI Asset Management. Selon lui, M. Bessent sera influent pour défendre «une politique nuancée».
Scott Bessent «apporte l’idée que les choses se feront graduellement, plutôt qu’un big bang immédiat en matière d’évolution de politique» économique, abonde Brian Jacobsen, d’Annex Wealth Management, interrogé par Bloomberg TV.
Les marchés sont soulagés par ce choix qui signale «un type de gouvernement défendant +L’Amérique d’abord+ plutôt que +L’Amérique exclusivement+», et donc une ouverture accrue en termes de commerce, ajoute-t-il.
Outre Tokyo, la plupart des places asiatiques ont grimpé de concert, notamment Séoul, Singapour ou encore Taipei et Bombay.
A rebours, les places chinoises s’affichaient en léger repli dans un marché amorphe: vers 06H30 GMT, l’indice Hang Seng de Hong Kong cédait 0,17% à 19.197,35 points, l’indice composite de Shanghai perdait 0,38% à 3.255,10 points, et celui de Shenzhen 0,20% à 1.963,14 points.
Le dollar et l’or trébuchent
Vers 06h50 GMT, le billet vert reculait de 0,3% face à la devise nippone, à 154,32 yens par un dollar, après être descendu jusqu’à 153,55 yens en milieu de séance. Il abandonnait 0,7% face à la monnaie européenne, à 1,0484 euro pour un dollar.
Le billet vert est poussé ces dernières semaines par la perspective, avec l’élection de Donald Trump, de mesures inflationnistes aux Etats-Unis --réductions d’impôts, droits de douanes, expulsions de migrants-- susceptibles de maintenir les taux d’intérêt et rendements obligataires américains à un niveau élevé.
Or, Scott Bessent, nommé au Trésor, pourrait jouer de son influence pour atténuer l’effet inflationniste des politiques menées: de quoi refroidir les positions des investisseurs à la hausse sur le dollar et inciter certains à empocher quelques bénéfices.
La réaction initiale du marché lundi montre que l’envolée du billet vert due à l’arrivée de M. Trump à la Maison Blanche «ne devrait probablement pas se poursuivre», selon des analystes de Mizuho Securities cités par Bloomberg.
Valeur refuge par excellence, l’or pâtissait aussi du soulagement des marchés --après avoir bondi la semaine dernière--, poussé par les incertitudes géopolitiques et la perspective de futures politiques inflationnistes aux Etats-Unis.
L’once de métal jaune valait 2.665 dollars vers 06H50 GMT, en recul de presque 2%.
Le bitcoin piétine, le pétrole stable
Le bitcoin, la plus importante cryptomonnaie par la capitalisation tend à piétiner dans une étroite fourchette un peu en-deçà du seuil symbolique des 100.000 dollars, ayant perdu son souffle après avoir franchi vendredi pour la première fois la barre des 99.000 dollars.
Le bitcoin valait 98.212 dollars vers 06H50 GMT.
De leur côté, les cours du pétrole baissaient, reprenant leur souffle après avoir été dopés la semaine dernière par l’intensification des risques géopolitiques.
Vers 06h50 GMT, le prix du baril de Brent de la mer du Nord lâchait 0,64% à 74,69 dollars, et celui de West Texas Intermediate (WTI) américain 0,69% à 70,75 dollars.