Le dollar est reparti au galop vendredi, toujours inspiré par la perspective d’une nouvelle présidence Trump qui devrait inciter la banque centrale américaine (Fed) à ne pas baisser ses taux autant que prévu.
Vers 20H30 GMT, le billet vert s’octroyait 0,86% face à la monnaie unique européenne, à 1,0714 dollar pour un euro.
Le «greenback», l’un des surnoms de la devise des Etats-Unis, profite de la victoire électorale de Donald Trump, que les investisseurs associent à une augmentation du déficit, une croissance américaine soutenue et des perturbations majeures du commerce international.
Mais à la différence de mercredi, qui avait vu les taux obligataires s’enflammer, le rendement des emprunts d’Etat américains à 10 ans se détendait vendredi, à 4,31%, contre 4,33% la veille en clôture.
«Les taux ont déjà beaucoup monté depuis septembre», rappellent les analystes de Wells Fargo, d’abord sous l’influence d’une Fed plus ferme que prévu, puis par anticipation d’un succès de Donald Trump.
«Le virage de la Fed hier (jeudi) était important», a fait valoir Christopher Vecchio, analyste de Tastylive. Les membres de la Fed «acceptent l’idée que le cycle d’assouplissement monétaire n’ira pas aussi loin que prévu initialement», a-t-il estimé.
«Nous sommes convaincus que le taux neutre est inférieur» au taux directeur actuel, a déclaré jeudi le président de la Fed, Jerome Powell.
Le taux neutre correspond au niveau qui ne pousse pas à un ralentissement de l’économie mais pas non plus à une accélération de la croissance.
Cela signifie que la Fed prévoit de réduire encore son taux directeur.
Pour autant, a prévenu Jerome Powell, «à mesure que nous avançons, il y aura davantage d’incertitude quant à ce niveau» neutre.
«Si vous lisez entre les lignes», a jugé Christopher Vecchio, «cela pourrait être lié au fait que tout ce qu’a promis Trump ferait monter l’inflation structurelle à un tel point que la Fed ne pourrait plus baisser davantage ses taux».
Les opérateurs tablent ainsi désormais sur un scénario central qui prévoit trois baisses de taux supplémentaires dans l’année à venir, contre cinq escomptées il y a un mois.
Un taux cible plus élevé pour la Fed favoriserait l’écart avec les autres grandes banques centrales et rendrait les placements en dollars plus attractifs, ce qui aiderait le billet vert.