La faiblesse conjoncturelle prononcée dans la zone euro, et en particulier en Allemagne, ne permet qu’une croissance très modérée, même en Suisse. Outre la nouvelle baisse notable de la pression inflationniste, c’est la raison déterminante pour la troisième baisse des taux de l’ordre de 0,25 point de pour cent à 1,0% par la BNS qui par ailleurs émis des signes d’une nouvelle détente. La Fed a, quant à elle, également enclenché la normalisation des taux, en procédant tout de suite à une baisse importante en raison vu le retard qu’elle avait pris.
Les risques liés aux prix baissent à travers le monde, laissant la place à des risques plus marqués sur le marché du travail. La banque centrale américaine veut éviter une hausse inutile du chômage. Avec une première baisse des taux de l’ordre de 50 points de base, elle a donné un signal clair dans ce sens. La Fed estime que le marché américain de l’emploi demeure robuste. Les suppressions de postes restent rares et à l’instar de la Suisse, la hausse du taux de chômage est stimulée par l’augmentation plus rapide de l’offre de travail liée à l’immigration.
Dans la zone euro, une hausse globalement moins dynamique de l’offre de travail a jusqu’à récemment évité une hausse du chômage. En milieu d’année, le taux de chômage est même tombé à un nouveau plus bas, même si les entreprises (avant tout dans l’industrie) signalent un besoin en personnel moindre que leurs homologues aux Etats-Unis et en Suisse. Or, aussi longtemps que la conjoncture ne fléchit pas, il ne devrait pas y avoir d'augmentation du chômage.
La sous-utilisation persistante des capacités devrait certes amener davantage d'entreprises à reconsidérer l'ampleur de la rétention de main-d'œuvre de ces dernières années. Mais la pénurie de personnel qualifié persiste. Depuis 2020, la génération du baby-boom quitte progressivement le marché du travail. Ce processus ne fera que s'accélérer au cours des prochaines années. En parallèle, la politique tend clairement à adopter des règles plus strictes en matière d'immigration. Il est donc peu probable que l'on assiste de sitôt à une augmentation du nombre de chômeurs comme ce fut le cas au cours de la décennie qui a suivi la crise financière.
Cela est confirmé par les enquêtes nationales sur les difficultés de recrutement qui, malgré une baisse, restent généralement à des niveaux élevés. La IMD Business School de Lausanne réalise une enquête transnationale à ce sujet pour son indice de compétitivité. Celle-ci révèle un problème durable, surtout pour de nombreux pays de l'UE. La Suisse fait encore bonne figure en comparaison, son attractivité est manifestement capable d'attirer la main-d'œuvre recherchée.