UniCredit: Andrea Orcel relève l’objectif de bénéfice et ne brigue pas de siège au CA de Commerzbank

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«Nous sommes convaincus que nous pourrons absorber les effets du cycle des taux d’intérêt et les effets de la compression accélérée des activités en Russie», indique le CEO.

Le directeur général (CEO) de la deuxième banque italienne UniCredit, Andrea Orcel, a relevé mercredi son objectif de bénéfice net à «plus de 9 milliards d’euros» pour 2024, contre «plus de» 8,5 milliards d’euros auparavant.

UniCredit enregistrera cette année «un bénéfice net supérieur à 9 milliards d’euros», a déclaré M. Orcel lors d’une conférence organisée par Bank of America à Londres.

«Déduction faite des investissements», il s’est même déclaré «confiant» de voir la banque atteindre un bénéfice net «de 10 milliards d’euros».

Cette annonce survient alors qu’UniCredit a surpris ces derniers jours les marchés en annonçant d’abord l’acquisition de 9% de sa rivale allemande Commerzbank, puis sa montée à 21% du capital.

UniCredit continue à enchaîner des bénéfices record, supérieurs aux attentes, et à choyer ses actionnaires en dépit de la baisse des taux d’intérêt amorcée par la Banque centrale européenne (BCE).

«Nous sommes convaincus que nous pourrons absorber les effets du cycle des taux d’intérêt, les effets de la compression accélérée des activités en Russie» et dépasser les 9 milliards d’euros de bénéfice aussi «l’an prochain», a indiqué M. Orcel.

«L’investissement dans Commerzbank n’a pas d’impact sur la distribution aux actionnaires et n’a pas d’impact significatif sur le capital», a-t-il assuré.

Pour l’année en cours, M. Orcel a confirmé une distribution totale de 8,6 milliards d’euros aux actionnaires, sous forme de dividendes et rachats d’actions. Ce montant devrait être «dépassé» en 2025 et 2026.

Le taux de distribution, qui concerne les seuls dividendes, sera relevé en 2025, passant de 40% à 50% des bénéfices, a-t-il annoncé.

UniCredit a vu son bénéfice net grimper de 16% à 2,7 milliards d’euros au deuxième trimestre, sous l’effet d’une hausse de 10% des commissions et grâce à des revenus solides engendrés par les taux d’intérêt.

Le chiffre d’affaires de la banque italienne a augmenté de 6,1% à 6,3 milliards d’euros, supérieur aux attentes des analystes.

Pour l’ensemble de l’année, UniCredit avait relevé en juillet sa prévision de chiffre d’affaires à plus de 23 milliards d’euros, contre 22,5 milliards auparavant.

«Il n’est pas approprié» d'avoir un siège au conseil d’administration de Commerzbank

Parallèlement, Andrea Orcel a assuré mercredi ne pas briguer de siège au sein du conseil d’administration de l’allemande Commerzbank, dont la deuxième banque italienne est devenue en l’espace de quelques jours le premier investisseur privé.

«Je pense qu’il n’est pas approprié que nous ayons un siège au conseil d’administration, car nous sommes aussi un concurrent», a déclaré M. Orcel.

UniCredit avait pris de court les marchés et le gouvernement allemand ces derniers jours en annonçant d’abord l’acquisition de 9% de sa rivale Commerzbank, puis sa montée à 21% du capital.

«Nous avons investi 3,5 milliards d’euros dans Commerzbank et nous veillerons donc à ce que tout se passe bien», a fait valoir M. Orcel.

«Pour nous, Commerzbank est actuellement un investissement, rien d’autre. Il n’y a pas d’offre», a-t-il relevé.

«Nous sommes en effet un actionnaire important, un actionnaire stratégique, mais il s’agit d’un investissement», a-t-il souligné.

«En tant qu’investisseur, nous nous attendons à recevoir les mêmes informations que tous les autres investisseurs», a poursuivi le PDG d’UniCredit.

Cet «investissement» a relancé les spéculations sur une reprise totale de Commerzbank, un scénario qui se heurte cependant à une forte résistance du gouvernement allemand, des syndicats et des dirigeants de la banque.

Interrogé sur des contacts préalables avec le gouvernement allemand, M. Orcel a assuré avoir «discuté, à plusieurs reprises, avec de nombreuses parties prenantes de Commerzbank».

«Nous sommes tout à fait disposés à rouvrir ce dialogue et à avoir un dialogue constructif avec toutes les parties prenantes», a-t-il assuré.

Malgré la résistance de Berlin, UniCredit était montée lundi à près de 21% du capital de Commerzbank après avoir acquis une part supplémentaire de 11,5%.

Unicredit a acquis cette part par le biais d’instruments financiers qui pourront être actionnés une fois les autorisations reçues par la Banque centrale européenne (BCE), qui agit comme superviseur des grandes banques en Europe.

Auparavant, elle avait acheté une part de 4,49% dans le cadre d’une procédure accélérée pour le compte de l’État allemand, qui a ainsi réduit sa participation dans Commerzbank de 16,5% à 12%. Une autre part de 4,5% a été acquis cet été sur les marchés.

Le chancelier allemand Olaf Scholz s’est vivement opposé lundi à une prise de contrôle de Commerzbank par Unicredit, en dénonçant des «attaques hostiles» et «prises de contrôle forcées» qui «ne sont pas bonnes pour les banques».

«En Europe, il y a le marché libre», il y a des «règles européennes», et «il me semble qu’UniCredit les a respectées», lui a répliqué le vice-Premier ministre italien Antonio Tajani.

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