Changement à la tête de Commerzbank, en pleine bagarre avec UniCredit

AWP/AFP

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Bettina Orlopp, actuellement directrice financière du groupe allemand, va succéder à Manfred Knof.

La Commerzbank a annoncé mardi changer prématurément de président du directoire, au moment où la deuxième banque allemande est la cible d’un rachat par sa rivale italienne UniCredit.

Bettina Orlopp, actuellement directrice financière du groupe, va en prendre la tête, a indiqué la Commerzbank dans un communiqué.

Mme Orlopp «prendra ses fonctions dans un avenir proche, succédant à Manfred Knof», dont le départ avait été annoncé le 10 septembre dernier.

Cette annonce mardi devrait accélérer le retrait, initialement prévu pour fin 2025, de M. Knof, artisan du redressement de la banque à partir de 2021.

La passation entre Knof et Orlopp devrait se faire «dans quelques jours», a appris l’AFP dans l’entourage de la banque.

Dans le communiqué diffusé par l’institut, Mme Orlopp a déclaré: «Nous avons une stratégie qui porte ses fruits, mais nous avons aussi de grands défis à relever. Ensemble, avec tous nos partenaires, nous relèverons également les défis qui nous attendent.»

Elle ne fait en revanche pas mention directement de la bagarre qui oppose la Commerzbank à sa rivale italienne UniCredit.

La semaine dernière, Mme Orlopp, directrice financière de la banque depuis le 1er janvier 2020, avait déclaré que l’Etat allemand serait inspiré de «conserver» ses titres Commerzbank, l’important étant «de réfléchir calmement à ce qui est sur la table et à la manière d’y réagir».

«Nous avons d’abord besoin de calme, car nous avons tous été très surpris», avait-elle ajouté, en allusion à l’incursion en septembre d’UniCredit, deuxième banque italienne, dans le capital de l’institut allemand.

Lundi, UniCredit est passée à la vitesse supérieure en montant à près de 21% du capital de Commerzbank après avoir déjà acquis une part supplémentaire de 11,5%, relançant ainsi des spéculations sur un éventuel rachat total malgré la résistance de Berlin.

Le chancelier allemand Olaf Scholz a crié rapidement son opposition depuis New York.

«Les attaques hostiles, les prises de contrôle forcées ne sont pas bonnes pour les banques», a-t-il déclaré à des médias allemands depuis New York, ajoutant que son gouvernement s’était «clairement positionné à cet égard».

Ces propos ont laissé perplexe le ministre italien des Affaires étrangères et vice-premier ministre Antonio Tajani qui a volé au secours d’UniCredit.

«Il s’agit d’initiatives privées, mais légitimes. Je ne comprends pas pourquoi il s’agirait d’un acte hostile, celui d’une entreprise italienne qui achète sur le marché européen», a-t-il déclaré à la presse italienne depuis New York.

Commerzbank a déjà suscité de l’intérêt chez ses concurrents par le passé, et sa réponse a alors consisté à grossir en taille pour se rendre moins facile à digérer.

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