La société Carmat, connue pour son coeur artificiel, aurait tout à gagner à sortir de la bourse, a jugé vendredi le nouveau président de son conseil d’administration, alors que l’entreprise peine à relancer ses ventes et vit en recherche permanente de financements.
«On travaille sur une solution de sortie mais c’est largement prématuré pour en parler», a rapporté sur BFM Business Pierre Bastid, nommé en juin à la tête du conseil d’administration.
«Ce serait une très bonne solution parce que ça permettrait aux équipes de travailler dans la sérénité, de ne plus être sous la pression de l’argent que l’on cherche», a-t-il poursuivi.
Créé voici une quinzaine d’année, Carmat propose un «coeur artificiel» qui ne vise pas à remplacer intégralement un coeur, mais à fournir une prothèse de soutien après une greffe cardiaque.
Le groupe, l’un des acteurs les plus en vue de l’innovation médicale française du début des années 2010, connaît des temps difficiles depuis plusieurs années.
Son coeur a connu des dysfonctionnements mortels qui ont forcé Carmat à suspendre sa production pendant près d’un an en 2022, et, plus largement, il peine à séduire suffisamment d’hôpitaux ou de cliniques où il serait implanté.
Carmat, dont une cinquantaine de coeurs ont été posés depuis le début de son existence, a vu son cours chuter à moins de deux euros, alors qu’il dépassait 100 euros voici une dizaine d’années.
Le groupe est aussi contraint d’enchaîner régulièrement des levées de fonds de quelques millions d’euros pour assurer sa survie à un horizon de quelques mois.
«Quand on cherche de l’argent en permanence, c’est difficile de s’accrocher», a admis M. Bastid.
«Dans un monde idéal, mais malheureusement notre monde n’est pas idéal, on trouverait quelqu’un qui a les poches très profondes, qui mettrait (...) entre 200 et 300 millions sur la table, qui sortirait Carmat de la Bourse», a-t-il détaillé.
M. Bastid, qui était déjà principal investisseur de Carmat avant de prendre sa présidence, a aussi reconnu que le groupe avait régulièrement présenté des prévisions trop optimistes, décevant au final les investisseurs.
«Par enthousiasme, peut-être par naïveté, on a annoncé des choses qu’on n’a pas toujours tenues», a déclaré M. Bastid, promettant désormais des «informations fiables».