La demande de prêts pour le logement a repris en zone euro au deuxième trimestre, une première depuis début 2022 soutenue par de meilleures conditions de financement, a indiqué mardi la Banque centrale européenne (BCE).

Il s’agit de la première enquête trimestrielle sur la demande et les conditions de crédit des banques depuis que l’institut monétaire a amorcé la baisse de ses taux directeurs au mois de juin.

L’amélioration de la demande des ménages, qui concerne aussi les prêts à la consommation, s’explique par les «perspectives du marché immobilier, la confiance des consommateurs et les dépenses en biens durables», selon l’enquête.

La hausse, qui a dépassé les attentes des banques, a été en particulier observée en Espagne, en Allemagne et en France.

Entre la mi-2022 et l’automne 2023, la BCE a remonté drastiquement ses taux directeurs pour combattre une inflation trop élevée.

La contraction du crédit qui a suivi a refroidi l’activité économique, comme voulu par la BCE afin de ramener l’inflation vers une progression annuelle de 2%. Un objectif qui devrait être atteint en 2025 selon ses attentes.

En raison des taux encore élevés et de la baisse des investissements, la demande de prêts ou de lignes de crédit de la part des entreprises a de son côté continué à reculer lors du deuxième trimestre de 2024, selon l’enquête.

Ce phénomène a été observé en France et en Italie, quand l’Allemagne a affiché une légère reprise.

Les banques s’attendent cependant à ce que la demande nette «augmente dans tous les segments de prêts au troisième trimestre 2024», selon le document.

Autre amélioration visible: les critères d’octroi - c’est-à-dire les directives internes des banques ou les critères d’approbation des prêts - se sont de nouveau assouplis pour l’achat d’un logement.

Cela s’est surtout vu en France, où les pressions concurrentielles exercées par d’autres banques se seraient intensifiées, selon la BCE.

Les conditions de crédits devraient rester inchangées pour les ménages et se durcir à nouveau pour les entreprises, mais modérément, lors du trimestre en cours, selon l’enquête réalisée en juin auprès de 157 banques en zone euro.

Le conseil des gouverneurs de la BCE qui se réunit jeudi va selon toute probabilité marquer une pause sur les taux et souligner le besoin de plus de données sur l’inflation avant de poursuivre la détente monétaire.