Hong Kong est le centre où les opportunités de la Chine continentale et de l’économie globale convergent

Yves Hulmann

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Charles Ng de InvestHK souligne que Hong Kong est la ville qui compte le plus de personnes ultra-fortunées (UHNWI) à travers le monde, avant même New York et Londres.

Quels sont les critères les plus importants considérer lorsque l’on veut disposer d’une présence en Asie? Vaut-il mieux privilégier une présence sur un seul site ou au contraire opter pour une implantation sur plusieurs sites? La question se pose pour les family offices tout comme c’est le cas pour d’autres entreprises. Le point avec Charles Ng, Directeur Général Associé de Invest Hong Kong (InvestHK), qui s’exprimait à ce sujet à l’occasion d’un passage en Suisse.   

Comment voyez-vous l’évolution de la place financière de Hong Kong en général et en ce qui concerne la présence des family offices en particulier?

S’agissant de la position de Hong Kong par rapport à d’autres places financières, c’est avant tout un centre financier mondial de premier plan. Les activités de gestion d'actifs à Hong Kong représentaient plus de 3 900 milliards de dollars américains à la fin de 2022, 64% du financement provenant d'investisseurs non hongkongais. Hong Kong est également le plus grand centre de fonds spéculatifs et de gestion de patrimoine transfrontalier d'Asie.

En ce qui concerne la position de Hong Kong comme centre financier pour les family offices, il est important de souligner qu’il y en a davantage à Hong Kong, soit environ 2700, qu’à Singapour où leur nombre avoisine les 1400. Par ailleurs, Hong Kong est aussi la ville qui compte le plus de personnes ultra-fortunées (UHNWI) à travers le monde, soit plus de 12'000 individus, avant même New York et Londres. Pour toutes ces raisons, Hong Kong réunit toutes les conditions nécessaires pour se positionner comme un centre global pour les family offices. 

«Certains family offices, dont quelques uns proviennent d’ailleurs de Suisse, apprécient d’avoir une présence aussi bien à Singapour, à Dubai et à Hong Kong.» 

Sur le plan administratif, Hong Kong offre une grande souplesse – il n’y a pas besoin d’avoir une licence pour venir à Hong Kong et y ouvrir un family office. En outre, dans ce domaine, il ne faut pas nécessairement toujours jouer une place financière contre une autre. Certains family offices, dont quelques uns proviennent d’ailleurs de Suisse, apprécient d’avoir une présence aussi bien à Singapour, à Dubai et à Hong Kong. 

Il arrive souvent qu’il y ait des collaborations entre Singapour et Hong Kong dans certains domaines. Ce n’est pas un jeu à somme nulle. Le soleil brille pour tout le monde. Il y a de la place en Asie pour ces deux places financières qui sont toutes appelées à continuer de se développer.

Qu’en est-il de la protection accordée aux investisseurs à Hong Kong?

Elle est très élevée car Hong Kong continue de fonctionner, d’un point de vue juridique, sur la base de la loi commune («common law») héritée du système britannique. Personne, pas même le gouvernement, ne peut venir vous demander ce que vous avez sur votre compte en banque.

Celle-ci est aussi respectée par la Chine?

Oui, absolument. D’ailleurs, le Président Xi Jinping a reconfirmé le principe «un pays, deux systèmes». Au demeurant, la Chine n’a pas besoin de transformer Hong Kong en une nouvelle ville chinoise. Il existe déjà des dizaines de métropoles de plusieurs dizaines de millions d’habitants en Chine, il n’y aurait aucune raison pour la Chine de remettre en question les avantages spécifiques de Hong Kong.

«Si vous ouvrez un bureau à Hong Kong, vous n’avez pas besoin d’utiliser un réseau VPN pour pouvoir consulter Bloomberg, Reuters ou faire des recherches sur Google.»

L’accès à l’information est-il libre pour les gérants qui travaillent à partir de Hong Kong?

C’est entièrement le cas. Si vous ouvrez un bureau à Hong Kong, vous n’avez pas besoin d’utiliser un réseau VPN pour pouvoir consulter Bloomberg, Reuters ou faire des recherches sur Google. Vous pouvez y travailler comme si vous étiez à Londres ou New York.

Quel est, dans le fond, l’avantage d’être présent à Hong Kong plutôt que d’opérer à partir d’une autre place financière?

Pour moi, Hong Kong est le centre où les opportunités de la Chine continentale et de l’économie globale convergent. Environ 80% de la circulation de renminbi hors de la Chine continentale passe par Hong Kong.

En outre, Hong Kong est un centre d’innovation de premier plan, en particulier dans la «fintech». Elle a su très tôt se positionner comme centre pour la finance numérique, pour la gestion des actifs numériques (digital assets) ou dans le domaine de la tokénisation. Les autorités hongkongaises ont toujours laissé beaucoup de place à l’innovation en autorisant par exemple les sociétés de type «sandbox» afin de tester de nouveaux concepts dans le secteur financier.

En résumé, je dirais que Hong Kong réunit les quatre atouts clés suivants pour les investisseurs. La protection de la sphère privée, la protection de la propriété intellectuelle (IP), une monnaie stable qui reste rattachée au dollar américain et, de manière tout aussi importante, un très grand esprit d’ouverture.