La réforme fiscale pour les entreprises liée au financement de l’AVS (RFFA) et la révision sur les armes seraient toutes deux acceptées avec environ 60% de voix pour.
Un double oui se profile le 19 mai, selon des sondages de la SSR et de Tamedia publiés mercredi. La réforme fiscale pour les entreprises liée au financement de l’AVS (RFFA) et la révision sur les armes seraient toutes deux acceptées avec environ 60% de voix pour.
Sur la question de la réforme fiscale et le financement de l’AVS (RFFA), le camp du oui s’est renforcé par rapport au premier sondage réalisé par gfs.bern à la fin mars pour le compte de la SSR. Fin avril, 59% des personnes interrogées étaient absolument ou plutôt pour la RFFA, soit 5 points de pourcentage de plus, note l’institut. Le camp du «non» en a perdu 2 pour descendre à 35%. Parmi les sondés, 6% étaient encore indécis.
Dans le sondage de Tamedia, la RFFA est un peu plus populaire, avec 61% de pour et 36% de contre. Le camp du «non» a augmenté de 4 points, en provenance des indécis qui passe à 3%, par rapport à son sondage de la mi-avril.
«La possible prise en tenaille du centre entre les Verts à gauche et l’UDC à droite ne s’est pas produite», souligne la SSR. Chez les partisans de ces deux camps, une tendance vers la barre des 50% de votes favorables se manifeste. Les électeurs du PS, du PLR et du PDC sont clairement favorables au projet.
La tendance penche vers le oui dans pratiquement tous les groupes. Elle est encore plus marquée dans les classes de revenu plus élevé et les électeurs des villes.
Les arguments du camp du «oui» ont été les plus présents depuis le mois de mars. Il s’agit notamment de la sécurité des rentes et de l’attractivité du pays pour les entreprises. L’idée que le texte s’attaque à deux problèmes urgents convainc une petite majorité. Près de 40% des sondés favorables au paquet y voient même «un compromis suisse typique», selon le sondage de Tamedia.
Le camp du «non» dispose également d’arguments susceptibles de recueillir une majorité, pour la SSR. Le reproche de réunir de manière antidémocratique deux sujets différents dans un seul paquet et la menace de perte d’impôts liés aux régimes spéciaux sont des arguments efficaces contre la réforme.
Les opposants n’ont toutefois pas réussi à s’approprier le débat, souligne la SSR. Bien que la mise en relation des deux thématiques soit considérée par certains comme antidémocratique, une majorité des sondés reconnaissent l’urgence d’une réforme fiscale et de l’AVS.
Sur la question des armes, les intentions de vote n’ont quasiment pas bougé par rapport au premier sondage. Près de deux tiers des électeurs (65%, -1 point) prévoient de voter pour le texte. Un tiers des votants (34%, +1 point) soutiennent le camp du non. Des évolutions qui se situent dans la marge d’erreur du sondage gfs.bern pour la SSR.
Le camp du «oui» fait légèrement moins bien (57% pour, 42% contre) dans le sondage de Tamedia. Il est toutefois en progression de 2 points par rapport à la mi-avril. Dans les deux études, il y a très peu d’indécis (1%).
«L’électorat s’est rapidement forgé une opinion tranchée» sur cet objet, souligne la SSR. La marge de manoeuvre pour faire changer la tendance est «très serrée». Les personnes plus âgées, mieux formées ou résidant en ville, ainsi que les femmes sont plus favorables à la loi. Les personnes plutôt suspicieuses envers le gouvernement la rejettent en revanche clairement.
Au niveau des partis, l’UDC se bat seule contre tous. L’écrasante majorité de ses partisans (75% selon la SSR, 84% selon Tamedia) sont contre le texte. Dans tous les autres partis, une nette majorité se profile pour le durcissement de la loi sur les armes.
Les arguments des partisans -un rejet menace les accords Schengen/Dublin et les nouvelles directives de l’UE n’ont pas d’impacts négatifs pour les tireurs- sont partagés par une majorité des sondés.
En revanche, les arguments des opposants comme le caractère «antisuisse» des nouvelles directives, ne récoltent pas de majorité. Les sondés opposés au texte citent le plus souvent leur opposition à une reprise automatique du droit européen, dans le sondage de Tamedia.
Le sondage gfs.bern, commandé par la SSR, a été réalisé entre le 23 et le 30 avril auprès de 5871 citoyens dans toute la Suisse, avec une marge d’erreur de +/- 2,7 points de pourcentage. Celui de Tamedia a été réalisé en ligne entre le 2 et 3 mai auprès de 13’150 sondés, avec une marge d’erreur de +/- 1,4 point.