Le président de la SEC veut mettre de l’ordre dans le «Far West» des cryptomonnaies

AWP

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Gary Gensler réclame devant le Sénat davantage de fonds et de personnel pour le régulateur des marchés.

Le gendarme de la Bourse américaine, la SEC, veut mettre de l’ordre dans le «Far West» des cryptomonnaies, dans les pratiques des courtiers en ligne et renforcer la transparence des entreprises chinoises cotées aux Etats-Unis, a indiqué son président mardi.

Lors d’une audition devant une commission du Sénat, le président de la SEC Gary Gensler, nommé il y a cinq mois, a brossé un vaste tableau des préoccupations du gendarme de la bourse, plaidant au passage pour davantage de fonds et de moyens pour son institution.

«On pourrait disposer de plus de fonds (....), de davantage de personnel», a affirmé M. Gensler qui préside une agence de 4’400 employés travaillant sur «6600 projets».

Sur le front des cryptomonnaies, M. Gensler a souligné que «de larges pans» de ce nouveau secteur exerçaient «en dehors du système réglementaire qui protège investisseurs et consommateurs».

«Franchement, aujourd’hui c’est le Far West (...). Ce type de d’actifs regorge de fraudes et d’escroqueries. On peut faire mieux», a-t-il lancé, assurant toutefois être «technologiquement neutre» et considérer la technologie «comme un catalyseur de changement».

Il a aussi plaidé pour davantage de coopération avec les régulateurs bancaires sur les projets de «stablecoin», ces futurs jetons numériques indexés sur le dollar, comme le diem que Facebook veut mettre en place.

Le patron de la SEC a également pointé du doigt les pratiques de «ludification» ou «gamification» des courtiers en ligne qui consistent à utiliser des méthodes similaires à celles de l’univers des pour inciter les internautes à utiliser un service.

Nourries par les données recueillies sur le comportement de leurs clients, les plateformes proposent notamment des transactions différentes selon les clients.

Dans ce domaine, la SEC va publier «sous peu» son rapport sur l’épisode GameStop, lorsqu’au début de l’année la frénésie des petits investisseurs en ligne sur ce type de titres, intervenant notamment via l’application RobinHood, avait provoqué une forte volatilité à Wall Street.

«La question est de savoir si l’analyse des données», recueillies sur les utilisateurs par les plateformes, «maximise les revenus de ces plateformes au détriment des retours sur investissement» réalisés par ces utilisateurs, a indiqué M. Gensler.

Sur les entreprises chinoises cotées à Wall Street, le patron de la SEC a averti que «l’horloge tournait» et qu’elles devraient bien concéder, d’ici 2024, un accès à des procédures d’audit américaines.

Dans le cas contraire, «leurs titres seront interdits de la cote» sur les marchés boursiers américains, a encore averti M. Gensler dans un éditorial au Wall Street Journal mardi.

Quelque 270 compagnies chinoises représentant entre 1.500 et 2.000 milliards de dollars de valorisation sont cotées à Wall Street, a-t-il précisé.

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