La loi sur les jeux d'argent gagne du terrain

AWP

2 minutes de lecture

Le camp du «oui» à la loi sur les jeux d’argent réunirait à présent 55% des votants, selon le sondage publié par Tamedia. L’initiative «Monnaie pleine», elle, serait rejetée par 54% à 68% des votants.

A dix jours des votations, les partisans de la loi sur les jeux d’argent gagnent toujours plus de terrain. L’initiative «Monnaie pleine», elle, serait rejetée par 54% à 68% des votants et cette tendance est à la hausse, selon les derniers sondages publiés mercredi.

Le camp du «oui» à la loi sur les jeux d’argent réunirait à présent 55% des votants, contre 42% d’opposants, selon le sondage publié mercredi par Tamedia. Le nombre d’indécis se monte à 3%. D’après la dernière enquête de l’institut gfs.bern effectuée pour le compte de la SSR, 58% des Suisses diraient désormais «oui» à la loi, contre 37% d’opposants et 5% d’indécis.

Il y a dix jours, la bataille était bien plus serrée. Selon le précédent sondage Tamedia, les deux camps étaient au coude à coude, chacun réunissant 47% des voix. Les opposants ont ainsi continué de perdre du terrain depuis fin avril.

Le rejet est désormais le plus marqué au sein des sympathisants des Vert’libéraux (50%), de l’UDC (49%) et du PBD (49%). A l’inverse, le «oui» est le plus prononcé chez les partisans du PDC (64%), du PS (59%) et du PLR (59%). L’électorat libéral-radical a ainsi changé de camp.

Moins de clivages

Des différences en fonction des régions linguistiques se dessinent. Le «oui» l’emporte largement (67%) en Suisse romande, alors que le refus est encore davantage marqué outre-Sarine (46%), pointe l’enquête Tamedia. En Suisse alémanique, «le scepticisme des débuts s’amenuise et la tendance à l’adhésion progresse», note néanmoins gfs.bern.

Le conflit de générations que l’on relevait il y a dix jours s’est quelque peu dissipé. Les 18-34 ans, qui prônaient un rejet du texte à 54%, l’acceptent désormais à 51% selon l’enquête Tamedia, et ce même si le référendum contre la loi a été lancé par des jeunesses de partis allant des Verts à l’UDC. Les plus de 65 ans sont eux toujours davantage (62%) à soutenir la loi.

Les reproches quant à l’influence de l’étranger sur le processus de formation de l’opinion continuent à affecter négativement le camp du «non», relève le sondage SSR. Le blocage d’Internet est par ailleurs toujours aussi polémique pour les opposants.

Les trois arguments les plus fréquemment mentionnés font toujours référence à ce problème, relève ainsi le sondage Tamedia: les blocages constituent une grave ingérence à la liberté économique (32%), ils créeraient un précédent dangereux que d’autres branches voudraient utiliser pour limiter la concurrence (24%) et ils ne servent à rien, car ils peuvent être facilement contournés (16%).

Du côté des partisans, les arguments sont les suivants: les maisons de jeu devront reverser une partie de leurs bénéfices pour le bien commun (43%), les joueurs seront mieux protégés (25%), tout comme les casinos contre la concurrence de l’étranger (13%).

«Monnaie pleine» rejetée

L’initiative «Monnaie pleine», elle, serait rejetée par 68% des votants, contre 29% d’opinions favorables, alors que 3% n’ont pas encore arrêté leur choix, d’après le sondage Tamedia. Les résultats de l’enquête de gfs.bern ne sont pas aussi tranchés: 54% des votants diraient «non» à l’initiative, contre 34% de «oui» et 12% d’indécis.

Les deux études notent que les opinions négatives vis-à-vis de l’initiative se sont renforcées. Aujourd’hui, le projet bénéficie de soutiens dans les milieux de gauche, mais ni au centre, ni à droite, ni parmi les électeurs non affiliés, note le sondage SSR.

Ce sont les sympathisants du PLR (84%) qui balayent le texte avec le plus de véhémence, suivis par ceux du PBD (77%) et du PDC (77%), relève l’enquête Tamedia. A l’inverse, l’initiative obtient le plus de soutien auprès des partisans des Verts (62%) et du PS (47%).

En ce qui concerne la participation, dans le cas de votations trois semaines avant la date choisie (soit le 20 mai), 40% des Suisses se seraient rendus aux urnes, selon le sondage SSR. Et de noter que les deux projets de loi ne motivent pas particulièrement l’électorat.

Le sondage SSR a été réalisé entre le 15 et le 23 mai par téléphone auprès de 1411 personnes. La fourchette d’incertitude statistique est de +/- 2,7 points de pourcentage. L’enquête Tamedia a été elle réalisée en ligne entre le 24 et le 26 mai auprès de 6386 personnes. La marge d’erreur est de +/- 1,8 point de pourcentage. Dans les deux cas, les sondés proviennent de toutes les régions linguistiques.

A lire aussi...