L’UE ajoute les Îles Caïmans à sa liste noire des paradis fiscaux

AWP

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«Les Îles Caïmans n’ont pas mis en place de mesures appropriées dans le domaine des instruments de placement collectif», expliquent les ministres européens de l’Economie.

L’Union européenne a ajouté un territoire britannique d’outre-mer - les Îles Caïmans - à sa liste noire des paradis fiscaux, trois semaines après le départ du Royaume-Uni, ont annoncé mardi les ministres européens de l’Economie.

«Les Îles Caïmans n’ont pas mis en place de mesures appropriées» dans «le domaine des instruments de placement collectif», expliquent-ils dans les conclusions d’une réunion tenue à Bruxelles.

Il s’agit du premier territoire d’un Etat membre ou d’un ex-Etat membre de l’UE à rejoindre cette liste, dressée pour la première fois fin 2017.

Avec l’addition, également mardi, de Panama, des Seychelles et de Palaos, la liste compte désormais douze juridictions. Etaient déjà présentes les Samoa américaines, les Fidji, Guam, Oman, le Samoa, Trinité-et-Tobago, les Îles Vierges américaines et le Vanuatu.

Les Îles Caïmans, qui figuraient jusqu’alors sur la liste «grise» de l’UE, avaient jusqu’à fin 2019 pour mettre en oeuvre des réformes auxquelles ils s’étaient engagés, ce qui n’a pas été fait.

Malgré le timing --le Royaume-Uni est sorti de l’UE le 1er février--, les ministres, ainsi que le vice-président de la Commission européenne, Valdis Dombrovskis, se gardent d’établir un lien avec le Brexit.

Mais l’eurodéputé allemand Markus Ferber (PPE, droite) y voit lui une «avertissement lancé au Royaume-Uni», au moment où les Européens craignent de le voir se transformer «en un paradis fiscal au large des côtes européennes».

«Si le gouvernement britannique veut faire du Royaume-Uni un paradis fiscal, les Britanniques finiront sur la liste noire», prévient l’élu, qui demande que celle-ci soit renforcée, afin d’intégrer «beaucoup plus de paradis fiscaux que la petite douzaine d’États» actuels.

L’ONG Oxfam regrette d’ailleurs dans un communiqué que les Bahamas, les Bermudes et les Îles vierges britanniques --ces deux dernières juridictions étant des territoires du Royaume-Uni-- n’aient pas rejoint la liste noire alors qu’ils ont été identifiés comme «certains des paradis fiscaux les plus nuisibles au monde».

Ces juridictions «sont parvenues à mettre en oeuvre toutes les réformes nécessaires (...) avant l’expiration du délai convenu», explique l’UE.

Un seul territoire britannique, Anguilla, figure encore sur la liste grise de l’UE.

La liste européenne avait été créée en décembre 2017 à la suite de plusieurs scandales, dont les Panama Papers et LuxLeaks, pour mieux lutter contre l’évasion fiscale des multinationales et des grandes fortunes.

Les sanctions à l’encontre des pays «blacklistés» sont assez limitées: il est simplement prévu de geler les fonds européens qu’ils auraient pu recevoir.

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