Banque mondiale: le Parlement divisé sur les conditions de participation

AWP

1 minute de lecture

La Suisse devrait injecter 297 millions pour la Banque mondiale et la Banque africaine de développement. Le Conseil des Etats a revu la copie du National.

Les conditions de participation de la Suisse aux augmentations de capital du Groupe de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement divisent le Parlement. Le Conseil des Etats a revu mercredi la copie du National.

La Suisse devrait injecter 297 millions de francs dans les augmentations de capital du Groupe de la Banque mondiale et de la Banque africaine de développement. Le National y a posé des conditions. Le Conseil des Etats les a adoucies.

Il n’est plus question d’engagement pour une politique de tolérance zéro contre la corruption, de soutien des programmes en matière d’éducation, de santé publique et de création d’emplois durables ou encore de renforcement de l’agriculture locale.

Pas question non plus de publier sur internet les positions de la Suisse. L’idée est d’avoir plus de transparence, a plaidé Carlo Sommaruga (PS/GE), appelant à suivre le National sur ce point. Les actions de la Suisse doivent être connues par les citoyens.

Pour le ministre de l’économie Guy Parmelin, «publier toutes nos positions sur internet est problématique». La Suisse n’est pas seule dans son groupe de vote. Il est impératif de garder certaines positions confidentielles pour les négociations, a-t-il insisté. La proposition de gauche a été écartée par 22 contre 11 et une abstention.

La Suisse doit simplement appeler à lutter contre la corruption, ainsi qu’à respecter et améliorer les normes environnementales et sociales. Elle doit aussi promouvoir l’Etat de droit, les droits humains, l’égalité des genres, les systèmes d’éducation et de santé publique, la lutte contre le changement climatique, l’agriculture durable et la création d’emplois locaux.

Capital garanti

Les augmentations de capital concernent la Banque africaine de développement (BAfD) et deux organisations appartenant au Groupe de la Banque mondiale, soit la Banque internationale pour la reconstruction et le développement (BIRD) et la Société financière internationale (SFI).

Les pays membres des deux institutions multilatérales sont convenus d’augmentations du capital de 13 milliards de dollars pour le Groupe de la Banque mondiale et de 7 milliards de dollars pour la Banque africaine de développement.

Pour la part de la Suisse, le Conseil fédéral demande environ 2,76 milliards de francs. Mais pour plus de 2 milliards, il ne s’agit que de capital garanti qui n’a jamais dû être activé. Le solde effectif s’élève à 297,4 millions de dollars, soit 197,7 millions de dollars pour la BIRD et de la SFI et 99,7 millions de dollars pour la BAfD.

L’augmentation du capital garanti viendra renforcer la position des deux banques de développement sur le marché des capitaux. De 2021 à 2024, la Suisse versera près de 50 millions de dollars par an en échange d’actions du Groupe banque mondiale et 12,5 millions de dollars, de 2021 à 2028, en échange d’actions de la BAfD.

Le dossier retourne au Conseil national.

A lire aussi...