Rebalancer son portefeuille pour mieux monter

Geoffroy Brochard, Raiffeisen Suisse

1 minute de lecture

Peu réalisé au niveau individuel, le rebalancing peut amener beaucoup de bénéfice à moyen et long terme. Exemples et conseils.

Quand on parle de rééquilibrage, on imagine plutôt un gérant de fonds qui réaligne ses investissements ou un gestionnaire de fortune qui revoit la pondération des portefeuilles de ses clientes et clients. Et pourtant c’est une pratique encore souvent peu réalisée au niveau privé et individuel. Le contexte actuel qui voit une baisse marquée des obligations par rapport aux actions s’avère pourtant propice pour procéder à cet ajustement. En effet, sans rééquilibrage régulier et sans gestion active du risque, il est probable que son portefeuille atteigne un niveau de risque beaucoup plus élevé que prévu initialement dans son plan d’investissement. Avec de mauvaises surprises à la clé.

Une pratique pour toutes et tous?

En tant qu’investisseur individuel, on peut vite se limiter à une stratégie buy-and-hold pure et simple, à savoir acheter une série de titres et les oublier au fond du tiroir en attendant une ascension inexorable – si tout va bien. Même pour quelqu’un qui ne détient que des actions et en partant du postulat que la rentabilité du capital à long terme sera plus ou moins la même pour des sociétés blue chips, le rééquilibrage peut générer une forme de prime de rebalancing. Par exemple, ce serait le cas en revendant les gains affichés par un titre depuis le début de l’année (prenons ici Partners Group) pour les affecter sur d’autres actions de son portefeuille ayant moins bien performé (comme Givaudan et Sika).

Rééquilibrer son portefeuille, en lui redonnant sa pondération initiale, permettrait aussi de bénéficier d’une meilleure diversification en combinaison à un investissement classique dans un ETF, ce dernier ne faisant que «subir» les hausses et baisses de la valeur des titres. En résumé, il s’agit de vendre ce qui est monté et d’acheter ce qui a baissé, réduire son exposition au risque et augmenter son espérance de gain. Cet effet est parfaitement illustré par le paradoxe de Parrondo, qui exprime l’idée que l’on peut combiner judicieusement deux actifs avec un rendement attendu négatif pour construire une stratégie gagnante. Simple, mais d’autres éléments entrent en ligne de compte au moment de se lancer dans cet exercice.

De nombreux éléments à mettre dans la balance

Un rebalancement régulier de son portefeuille est recommandé, ne serait-ce que pour gérer proactivement les risques induits par de trop fortes fluctuations de certaines catégories d’actifs et/ou titres individuels. Cela n’est cependant rentable que si les coûts de restructuration ne sont pas trop élevés. On inclut ici aussi bien les frais de transaction que les coûts d’opportunités éventuels d’un titre qui continuerait de monter. Il y a donc de nombreux éléments dont il faut tenir compte avant de prendre une décision et de choisir sa stratégie de rééquilibrage. Après tout, le rebalancing est un exercice d’équilibre.

A lire aussi...