Quel risque les élections italiennes posent-elles?

Aneeka Gupta, ETF Securities

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Aucun parti n'aura la capacité de gouverner seul. Un blocage signifierait une nouvelle élection et la prolongation du mandat du Premier ministre Paolo Gentiloni.

Troisième économie de la zone euro après l'Allemagne et la France, l’Italie s’apprête à vivre des élections législatives cruciales. Et pour cause, ce pourrait être l'événement politique le plus important pour l'Union européenne (UE) en 2018. De récents sondages laissent apparaître une forte probabilité d’un parlement sans majorité à l’issue du scrutin. Les 35% d’électeurs indécis pourraient encore faire basculer le résultat. Quoi qu’il advienne, aucun parti n'aura la capacité de gouverner seul. Un blocage signifiera une nouvelle élection et la prolongation du mandat du Premier ministre Paolo Gentiloni. Comme la popularité de Gentiloni a augmenté au cours de son mandat, cela pourrait être de bon augure pour la période intérimaire pendant laquelle les ajustements au budget de 2018 seront annoncés en avril.

Impact sur les marchés et le projet européen au sens large

Les prochaines élections générales ne devraient pas perturber les marchés. Les écarts actuels entre les obligations allemandes et italiennes à 10 ans s’affichent avec une décote en raison de l'incertitude électorale, qui ne devrait pas s'élargir davantage - alors que la probabilité d'un blocage parlementaire se précise, l’immobilisme pourrait concourir à éviter un clash avec l'UE par rapport aux objectifs de finances publiques.

Les principaux partis politiques dans la course aux élections législatives de mars 2018 ont récemment abandonné l'idée de quitter la zone euro, ce qui a permis de réduire considérablement le risque. Cependant, les règles de l'Union européenne en matière de déficit et de dette sont un obstacle aux politiques de croissance prônées par les partis italiens. Il est évident que le gouvernement nouvellement élu sera confronté au défi de la révision des règles budgétaires de l'UE. Si un compromis est trouvé, il empêchera une crise politique d'éclater au sein de l'Union.

Parallèlement, la possibilité de la formation d'une «grande coalition» entre le parti Démocrate en place et la plus conservatrice Forza Italia (une chance sur trois dans les derniers sondages) a été largement interprétée comme le meilleur résultat en termes de relations de l'UE.