Perdants hier, gagnants demain? – Analyse Bonhôte janvier 2021

Groupe Bonhôte

2 minutes de lecture

Quelles sont les entreprises qui profiteront en premier de ce nouvel élan? C’est la question que se posent bon nombre d’investisseurs.

Réalisation: Le Temps

 

Les campagnes de vaccination à grande échelle contre le coronavirus sont en cours dans le monde. Ces mesures, très attendues, devraient créer les conditions permettant à l’économie mondiale de retrouver le chemin d’une certaine normalité. Quelles sont les entreprises qui profiteront en premier de ce nouvel élan? C’est la question que se posent bon nombre d’investisseurs.

Les campagnes de vaccination à grande échelle contre le coronavirus sont en cours dans le monde. Ces mesures, très attendues, devraient créer les conditions permettant à l’économie mondiale de retrouver le chemin d’une certaine normalité. Quelles sont les entreprises qui profiteront en premier de ce nouvel élan? C’est la question que se posent bon nombre d’investisseurs.

L’année 2020, que tout le monde cherche à oublier pour mieux se projeter dans l’avenir, a mis à mal l’économie mondiale. D’une part nous n’avons pas encore l’étendue des dégâts économiques que la pandémie a engendrés et que les Etats ont tant bien que mal essayé d’enrayer à coup de stimulus en tout genre. D’autre part nous avons les marchés boursiers qui eux ont connu un sort tout à fait différent. En effet, ils semblent avoir été immunisés contre le virus, comme le démontre l’indice MSCI World, reflétant l’évolution des actions mondiales, avec une progression de 7% en franc suisse.

Capitalisations américaines en vedette

Si l’on regarde uniquement les indices, il semble que le monde n’ait pas été touché par sa plus grosse crise sanitaire depuis la grippe espagnole de 1918. Cependant, les divergences au sein même des secteurs se sont exacerbées. Les investisseurs gagnants sont ceux ayant misé sur les grosses capitalisations. Le secteur technologique américain a connu une croissance qui rappelle celle de l’an 2000, avec les grands noms tels qu’Alphabet, Apple, Facebook ou encore Amazon comme grands gagnants.

En Europe en revanche, les indices boursiers ont connu une année 2020 plus mitigée. L’Euro Stoxx 50 a terminé en baisse de 2.6%. Le DAX, principal indice allemand ressort comme le seul gagnant avec l’indice SMI du marché Suisse. Le CAC 40 a perdu 4%, la bourse de Londres plombée par les négociations sur le Brexit – finalement signées à la veille de Noël-, a quant à elle reculé de 10%.

Espoir pour les perdants

Cette année hors du commun a connu nombre de perdants, dont certains pourraient bien être les gagnants de demain. Le secteur le plus touché, en raison principalement des restrictions de circulation imposées par la pandémie, est le tourisme, qu’il soit d’affaires ou de loisirs. Des titres tels qu’EasyJet, Lufthansa, TUI ou encore le géant américain des croisières Carnival, ont particulièrement trinqué, avec une chute de plus de 40% pour certains. La Suisse a aussi ses victimes, à l’image de Dufry, le spécialiste des boutiques hors taxes, ou de l’aéroport international de Zurich. En cas de reprise, ces sociétés devraient afficher, selon les analystes, les plus belles performances 2021.

Le secteur pétrolier a été fortement impacté par la contraction de la consommation mondiale de pétrole. Il bénéficiera d’une reprise des déplacements et de la production industrielle. Mais la pandémie de Covid-19 n’a fait qu’accentuer une tendance à long terme, qui transforme le type d’énergie que nous utiliserons à l’avenir. Avec la transition écologique, il n’est pas certain que les actions des champions des énergies fossiles, comme Royal Dutch ou Exxon Mobil, retrouvent un jour leur niveau d’avant-crise. Les investissements sont désormais plus verts, décarbonisés, de plus en plus tournés vers les énergies renouvelables. Les initiatives et les régulations pour promouvoir les véhicules électriques vont sans doute s’accélérer.

Les conditions d’une reprise

Les campagnes de vaccination se généralisent dans le Monde et les plans de relance budgétaire massifs, avec des dépenses d’infrastructure, soutiennent la croissance économique. Un rattrapage du cours boursier des entreprises cycliques, qui fabriquent ou vendent des biens et services plus demandés lorsque l’économie va bien, comme les industrielles, l’automobile, les loisirs, parait justifié. Les anticipations de progression des chiffres d’affaires et bénéficiaires sont plus optimistes pour 2021. Sous l’impulsion de la nouvelle administration Biden, les tensions commerciales entre les Etats-Unis et leurs principaux partenaires vont probablement diminuer. Les valeurs financières pourraient quant à elles bénéficier d’une légère remontée des taux obligataires.

Il reste que dans un environnement de faible croissance nominale du PIB mondial et d’inflation modérée, les investisseurs ne devraient pas pour autant délaisser le secteur technologique, caractérisé par une croissance fiable et porté par une tendance séculaire.

A lire aussi...