Ne pas dramatiser le ralentissement de la croissance en Europe

Bart Van Craeynest, Econopolis

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Les indicateurs de confiance sont en recul par rapport aux sommets précédents et la croissance économique a sensiblement décéléré au premier trimestre.

Après une croissance soutenue en 2017, l’économie européenne a nettement baissé de pied au cours des premiers mois de cette année. Les indicateurs de confiance sont en recul par rapport aux sommets précédents et la croissance économique a sensiblement décéléré au premier trimestre. L’économie belge ne fait pas exception: la semaine dernière, une grande banque a abaissé ses prévisions de croissance pour 2018 de 1,9% à 1,6%. Les titres des journaux annonçaient à nouveau des «nuages noirs» dans le ciel économique belge. Il y a deux mois, une autre grande banque avait pourtant relevé ses prévisions de croissance de 1,8% à 2%.

Les prévisions de ce type doivent être prises avec une certaine réserve. Concrètement: au cours des trois premiers mois de 2018, l’économie belge a enregistré une croissance de 0,4% par rapport au trimestre précédent. Si elle maintient ce rythme pendant les trois prochains trimestres, la croissance annuelle s’établira à 1,6%. D’autre part, si le léger ralentissement de la croissance enregistré au premier trimestre est imputable à des facteurs temporaires et si une nouvelle accélération ramène la dynamique économique au niveau des derniers mois de l’an dernier, la croissance annuelle s’établira à 1,9%. Notons que les prévisions de ce type présentent une marge d’erreur historique supérieure à l’écart entre les anticipations actuelles pour l’économie belge en 2018 (de 1,6% à 2%). En ce sens, il ne faut pas attacher trop d’importance à ces pourcentages.

La révision à la baisse des estimations de croissance est surtout le résultat d’un climat économique moins favorable, mais il ne faut pas dramatiser la situation pour autant. Tant pour l’économie belge que pour l’économie européenne, il y a en effet des raisons de faire preuve d’une plus grande prudence concernant les perspectives de croissance. L’appréciation de l’euro et la hausse des cours du pétrole pèsent sur l’économie européenne. Ceci dit, de nombreux facteurs positifs sont également à épingler. La politique reste accommodante, la confiance des chefs d’entreprises et des consommateurs reste grande, et tant le marché immobilier que le marché du travail sont toujours aussi dynamiques. De plus, les indicateurs précurseurs ont récemment cessé de se détériorer en Europe, alors qu’aux États-Unis, les premières indications pour mai sont même à nouveau plus positives.

Il serait largement prématuré d’annoncer la fin de la croissance en Europe et aux États-Unis. Il ne fait aucun doute que certains risques planent au-dessus de la conjoncture, mais pour l’instant, il semble surtout que l’économie retrouve un rythme plus normal après une période de très forte croissance en 2017.

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