Les leaders de demain dans la transition énergétique

Salima Barragan

2 minutes de lecture

D’ici 2050, 88% de l’énergie consommée sera renouvelable. Avec Andreas Schneller, de Pury Pictet Turrettini.

Les coûts des émissions de CO2 prennent l’ascenseur: pour la première fois, ils ont franchi le seuil de 60 euros la tonne. Comment investir dans la transition énergétique, devenue une double nécessité morale et économique? de Pury Pictet Turrettini distingue deux axes complémentaires pour aborder cette vaste thématique: les moyennes et grandes infrastructures énergétiques d’une part, et les petites et moyennes sociétés qui apportent des solutions technologiques d’autre part. Depuis 2003, deux fonds sont spécialement dédiés à ces stratégies distinctes. Florilège des leaders de demain avec Andreas Schneller, gérant des deux portefeuilles.

L’électricité: le pétrole du futur

Les spécialistes anticipent trois décennies à venir de transition: d’ici 2050, 88% des énergies consommées proviendront de sources durables et la consommation d’électricité (aujourd’hui à 20% de la demande totale) triplera à 58%. L’intensification de l’électrisation nécessitera des nouvelles structures, d’où l’idée d’un portefeuille exposé à tous les types d’infrastructures énergétiques: du gaz naturel aux réseaux électriques, en passant par l’hydraulique et les énergies renouvelables. «Nous avons assisté en Europe à une explosion du prix de l’énergie plus vue depuis 2008, menée par les matières premières, la montée du prix du CO2, le retour de la demande post-COVID-19, l’anticipation de la stratégie de sortie du nucléaire de l’Allemagne dans quinze mois, ainsi que par divers facteurs structurels», commente Andreas Schneller qui s’attend à ce que les indices de prix restent élevés encore pour longtemps. «Cette tendance est également perceptible dans le cours du jour de l’électricité qui est au plus haut en pleine saison estivale, alors qu’on s’attendrait à le voir évoluer à son plancher comme lors de l’été passé», rajoute-t-il.

Souvent ignorées à cause de leur côté peu innovatif, les fournisseurs d’énergie font leur grand retour à l’heure de la durabilité.

Convaincu par les fondamentaux de l’énergie hydraulique, son portefeuille y est exposé à 18% parmi lesquelles figurent les sociétés suisses BKW Group, la Romande Energie, mais aussi l’italienne Iren qui investit massivement dans les sources d’énergie éco-durables, et la finlandaise Fortum, bien implantée en Europe ; des sociétés qu’il considère pour l’heure bien valorisées compte tenu du fait que le marché des actions n’a pas encore répercuté la hausse du prix de l’électricité.

Les utilities reviennent à la mode

Souvent ignorées à cause de leur côté peu innovatif, les fournisseurs d’énergie font leur grand retour à l’heure de la durabilité, portées par la production et le stockage des énergies renouvelables, l’électrification des marchés du transport et du chauffage, la numérisation ainsi que les risques naturels comme les incendies et tempêtes. Aux Etats-Unis, Andreas Schneller apprécie la société Edison International, qui poursuit une stratégie de câblage sous-terrain et dont les investissements sont en croissance de 10% par année, ainsi que PSEG, qui exploite un site éolien onshore et dont la croissance annuelle des activités sur la côte Est atteint annuellement 7%. En Europe, il a investi dans Ignitis, une société holding énergétique pourtant contrôlée par l'État lituanien mais également cotée à Londres depuis son IPO en octobre 2020. Elle construit notamment des réseaux électriques dans les pays baltes.

Le potentiel des jeunes pousses

Le second portefeuille du gérant genevois, axé sur la transition énergétique, investit sur des petites et moyennes valeurs, principalement technologiques.  Il capture entres autres la croissance des développements des projets solaires et éoliens à travers des pépites comme la société indienne Azure Power et Scatec, le leader des marchés émergents, ou encore Falck Renewables que l’on retrouve en Italie et Angleterre. Enfin, Hexicon est une société prometteuse qui se distingue de ses concurrents par sa technologie des turbines jumelles.

Point d’inflexion de la mobilité électrique

Les temps de chargement des batteries étant le talon d’Achille des véhicules électriques, les constructeurs envisagent-ils de les raccourcir dans un futur proche? «Avec des charges de voltage plus élevée, le temps de charge deviendra encore plus rapide qu’aujourd’hui», répond le gérant avec certitude. Bien qu’à l’heure actuelle, une Volkswagen ID.4 se charge complétement en 36 minutes avec une architecture de seulement 400 V: le temps qu’il faut pour lire Allnews. Le hollandais Fastned est le pionnier des solutions de chargement. Exposé en Belgique, en Suisse, au Royaume-Uni et en Allemagne, il s’impose sur le marché européen. Zaptec, une petite capitalisation basée en Norvège, offre des solutions électriques pour la maison, un marché porteur d’avenir dont la croissance est estimée à 70% par année.

A lire aussi...