Indice sur dix pour le marché suisse
Avec des hausses respectives de +17% pour Nestlé, +17% pour Roche et +12% pour Novartis, ces trois titres ont eu un impact déterminant sur la dynamique du marché suisse depuis le début de l’année. En tant que piliers du SMI (Swiss Market Index) et du SPI (Swiss Performance Index), leur performance influence directement la valorisation des indices boursiers suisses et, par extension, celle des portefeuilles fortement exposés au marché domestique. Ce rôle moteur est un atout lorsque ces entreprises affichent de solides performances mais souligne par conséquent une forte concentration du marché. Une investisseuse ou un investisseur trop centré(e) sur ces titres s’expose à une dépendance excessive à leur évolution, avec en prime le risque de subir une correction brutale en cas de retournement.
Dans le feu de l’action
Le succès de ces trois valeurs renforce une tendance marquée parmi les investisseuses et investisseurs suisses: le home bias. Elle se traduit par une préférence pour les actions nationales et s’explique par la stabilité du marché helvétique ainsi que la solidité de ses grandes entreprises. Toutefois, cette approche peut limiter l’accès à des opportunités de croissance ailleurs dans le monde. Si Nestlé, Roche et Novartis sont des piliers du marché, elles ne couvrent pas l’ensemble des dynamiques économiques mondiales.
Les secteurs technologiques et industriels connaissent une croissance soutenue, mais restent toutefois sous-représentés sur la place boursière suisse.
Aujourd’hui, des tendances majeures redessinent le paysage financier. En effet, les secteurs technologiques et industriels sont transformés par l’intelligence artificielle, la transition énergétique est accélérée par les énergies renouvelables et l’industrie des semi-conducteurs devient un pilier stratégique pour l’économie mondiale. Il faut l’avouer, ces domaines connaissent une croissance soutenue, mais restent toutefois sous-représentés sur la place boursière suisse. Ne pas diversifier son portefeuille, c’est risquer de manquer ces moteurs de performance car une surexposition aux valeurs suisses, aussi solides soient-elles, peut limiter le potentiel de rendement à long terme. Compléter ces investissements par une exposition à d’autres zones géographiques et secteurs innovants permettrait de mieux répartir les risques et de tirer profit au mieux de la performance globale.
Les taux bas, un atout pour les actions à dividendes
De plus, dans un contexte actuel de taux d’intérêts bas, les actions suisses à haut dividende séduisent les investisseuses et investisseurs en quête de rendement en francs suisses. En effet, face à des obligations peu rémunératrices, des valeurs comme celles citées plus haut apparaissent comme des alternatives plutôt intéressantes, combinant d’une part un côté stable ainsi qu’une distribution régulière de revenus. Cette situation renforce ainsi leur statut de valeurs refuges et alimente la progression en bourse. Cependant, une remontée des taux pourrait atténuer cet avantage, poussant alors les investisseuses et les investisseurs vers des actifs plus dynamiques.
Une question d’équilibre
Un autre levier de performance est souvent sous-estimé: le réinvestissement des dividendes. Effectivement, les grandes entreprises suisses offrent des rendements attractifs, mais si ces revenus ne sont pas réinjectés, une part importante de la performance est perdue. L’effet cumulatif du réinvestissement des dividendes joue donc un rôle clé dans l’accumulation de capital à long terme, en particulier dans un marché qui évolue par cycles. Même si Nestlé, Roche et Novartis ont prouvé leur capacité à traverser les cycles économiques et à soutenir la Bourse suisse, même les valeurs les plus solides doivent s’intégrer dans une vision globale et équilibrée. De ce fait, profiter de leur dynamique tout en diversifiant ses placements apparaît aujourd’hui comme une approche essentielle pour naviguer de manière sereine dans un environnement boursier en constante évolution.