Les ETF garants de liquidité durant la crise, malgré des reflux

AWP

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«Les ETF ont permis d’offrir une liquidité instantanée et une transparence sur les prix», explique Christophe Collet de Vanguard.

Les fonds indiciels cotés (ETF) ont permis d’assurer la liquidité sur les marchés financiers durant la crise du coronavirus, assurent les deux plus grands gestionnaires d’actifs au monde. Malgré cela, ces instruments ont subi des sorties d’argent importantes au premier trimestre en Suisse.

«Dans cette crise comme dans celles qui ont précédé, les ETF ont permis d’offrir une liquidité instantanée pour les investisseurs et une transparence sur les prix», explique à AWP Christophe Collet, codirecteur pour la Suisse et le Liechtenstein chez Vanguard.

Le gestionnaire d’actifs américain a été fondé en 1975 par feu John Bogle, qui est considéré comme le père de l’investissement indiciel. Le géant basé en Pennsylvanie se distingue par sa structure de mutuelle. Fin mars, Vanguard disposait d’une masse sous gestion de 5300 milliards de dollars, dont 3600 milliards dans des instruments de gestion passive, comme les ETF.

Les fonds indiciels cotés ont l’avantage d’être peu coûteux car ils ne font que répliquer la performance du sous-jacent, un indice ou un secteur par exemple. A l’opposé, la gestion active demande un travail de recherche et de sélection qui a son prix, mais qui devrait théoriquement générer davantage de rendement.

La crise du coronavirus a répandu la panique sur les marchés financiers, qui se sont effondrés à la mi-mars, une dégringolade accompagnée par une volatilité élevée. La chute des cours n’a pas épargné les volumes investis dans les ETF en Suisse, qui ont reculé d’un cinquième entre janvier et mars à 122,0 milliards de francs, selon les statistiques de Swiss Fund Data. Les fonds indiciels cotés ont subi des reflux nets de 5,7 milliards sur cette période.

La crise fait monter les prix

Pour M. Collet, les ETF ont néanmoins prouvé leur utilité dans cette tempête boursière. «Par exemple, les ETF obligataires, dans les faits, ont rempli leur rôle dans le marché du crédit, notamment lorsque le sous-jacent souffrait d’un manque de liquidité sur le marché secondaire», souligne-t-il.

Le responsable note cependant que les coûts de transaction ont pu augmenter sensiblement en raison de la crise. «Pour autant, les investisseurs sont restés en mesure de traiter sur les niveaux qui étaient affichés à l’écran.»

Globalement, Vanguard a vu ses actifs sous gestion reculer de 23% sur trois mois, malgré des entrées nettes de 75 milliards. Sur la masse de 5300 milliards, 186 milliards sont gérés en Europe. Le groupe affirme que la Suisse est l’un des marchés importants de cette zone, sans fournir toutefois de chiffres.

Dans un commentaire distinct, Laura Jalabert, de Blackrock, rappelle que les ETF célèbrent cette année leurs 20 ans en Europe. Ceux-ci «ont passé l’épreuve de vérité», affirme la responsable romande du numéro un mondial de la gestion d’actifs.

Alors que la crise du coronavirus a mis en lumière les failles de la mondialisation, les ETF «durables» ont fait l’objet d’un forte demande. «Depuis le début de 2020, les ETF durables ont bénéficié d’afflux d’argent à hauteur de 14 milliards de dollars - soit plus de la moitié des afflux de fonds récoltés durant l’ensemble de 2019», explique Laura Jalabert.

La tendance est présentée comme pérenne. Blackrock anticipe globalement une croissance des fonds investis dans les ETF durables à 400 milliards d’ici 2028, contre 25 milliards à fin 2019.

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