Le risque politique aux USA devrait profiter aux actions européennes

Communiqué, Lyxor Asset Management

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L'incertitude politique devrait gagner les États-Unis à l'approche de l'élection présidentielle.

Dans sa dernière publication Cross Asset Research, Lyxor Asset Management estime que les marchés actions européens pourraient connaître un répit en 2020, après plus d'une décennie de sous-performance vis-à-vis de leurs homologues américains, profitant d'une légère reprise économique sur le vieux continent, de valorisations bon marché en termes relatifs et d'une diminution du risque politique. Les stratégistes de Lyxor considèrent que la contraction mondiale du secteur manufacturier a touché son point bas, ce qui réduit la probabilité d'une éventuelle contagion au secteur des services. Les fondamentaux de la consommation américaine semblent robustes, tandis que l'Allemagne et l'Italie, deux économies fragiles de la zone euro en 2019, devraient voir leur croissance se raffermir. Alors que le programme de relance budgétaire de la Chine doit encore produire ses effets et que les banques centrales conservent une posture accommodante, le risque d'une récession mondiale au cours des douze prochains mois s'est estompé.

Selon Lyxor Asset Management, les actions européennes devraient toutefois bénéficier davantage de l'amélioration du contexte économique que leurs homologues américaines. Les sociétés européennes offrent en effet des valorisations meilleur marché en dépit de marges très élevées et le risque politique se déplace de l'Europe vers les États-Unis. Au Royaume-Uni, les conservateurs semblent bien partis pour décrocher la majorité aux élections législatives du 12 décembre, limitant en cela la probabilité d'un Brexit dur, tandis que le risque politique augmente outre-Atlantique à l'approche de l’élection présidentielle et que la procédure de destitution engagée pourrait paralyser l'agenda législatif dans l'intervalle. Jeanne Asseraf-Bitton, Responsable Mondiale de la Recherche Marchés chez Lyxor Asset Management, explique: «L'écart de valorisation entre les actions européennes et américaines pourrait se résorber en raison des policy mix respectifs, le spectre d'un Brexit dur s'éloignant et les élections américaines n’étant pas jouées d’avance».

À bien observer les trois principaux moteurs de l'allocation au risque (niveaux de volatilité, confiance dans le scénario macro-économique et performance de la gestion passée), Lyxor estime qu'il est encore trop tôt pour renforcer l'exposition des portefeuilles aux actifs risqués. Par ailleurs, alors que l'économie se ressaisit lentement, Lyxor relève son opinion sur les actions américaines et européennes de «sous-pondérer» à «neutre», et pense qu'il est opportun de continuer à prendre les bénéfices accumulés à la faveur des solides performances réalisées tout au long de l'année 2019 sur les marchés actions. Lyxor continue cependant de surpondérer le crédit dans la mesure où les perspectives d'une récession mondiale s'éloignent.

La diversification revêt une importance capitale au sein de cette classe d'actifs et nous privilégions le segment high yield en raison des valorisations élevées de la dette corporate investment grade de qualité inférieure. Au sein du high yield, Lyxor favorise les actifs qui affichent une faible corrélation avec le cycle économique, tels que la dette souveraine émergente, au cas par cas, ainsi que les obligations à haut rendement d’émetteurs financiers, appelées à bénéficier du soutien continu des banques centrales et de l'amélioration des bilans depuis la crise financière de 2008.

Enfin, dans cet environnement complexe, la protection des portefeuilles devrait continuer de cristalliser l'attention des investisseurs, le cash et les protections optionnelles jouant un rôle accru. Florence Barjou, Responsable Adjointe des Investissements chez Lyxor Asset Management, conclut: «Avec un couple risque/rendement moins attrayant en 2020, les investisseurs se focaliseront à nouveau sur le niveau d’exposition globale de leurs portefeuilles, ainsi que sur le prix qu’ils sont prêts à payer pour en assurer la protection».