La stabilisation se poursuit en Chine

Marc Brütsch, Swiss Life Asset Managers

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D’après les chiffres chinois, les mesures de relance du gouvernement commencent à stimuler l’économie réelle.

© Keystone

Les indices chinois des directeurs d’achats (PMI) du secteur manufacturier ont passé en mars les 50 points qui séparent expansion et contraction de l’activité, l’indice officiel national ressortant à 50,5 après 49,2 en février. Cette hausse reflète avant tout l’amélioration de la demande intérieure. La demande extérieure, mesurée par les nouvelles commandes à l’exportation, a augmenté elle aussi, mais sans passer la barre symbolique. Le rebond dénote un meilleur moral, surtout chez les petites entreprises, grâce à un meilleur accès au financement et à des baisses d’impôts plus fortes que prévu contre le ralentissement économique. L’indicateur large du crédit a progressé aussi plus que prévu, dénotant une poursuite de la stabilisation. Le redressement ne pourra durer que si le litige commercial avec les Etats-Unis débouche sur un accord. Même si les deux parties multiplient les négociations, ce qui témoigne de leur volonté de conclure un accord sous une forme ou sous une autre, les pourparlers peuvent encore durer tant il semble difficile d’adopter des mesures propres aux aspects structurels.

Les enquêtes japonaises n’affichent aucun signe de stabilisation
alors que les derniers indicateurs avancés chinois sont encourageants.
La morosité règne toujours au Japon

Comme l’Europe, le Japon a subi l’impact de la récession du cycle industriel mondial née d’une chute de la demande extérieure, surtout chinoise. Si nous ne disposons pas des chiffres de mars à cette heure, il est quasiment certain que la production industrielle, les commandes de machines et les volumes d’exportations auront poursuivi leur déclin au premier trimestre. Malgré l’assez bonne résistance de la consommation et de l’investissement, le net repli des volumes d’importations dénote des risques pour la demande intérieure également. Contrairement à l’Europe, les enquêtes japonaises n’affichent aucun signe de stabilisation alors que les derniers indicateurs avancés chinois sont encourageants. Nous avons donc abaissé notre estimation de croissance 2019 à 0,6%, un peu en dessous du potentiel. Les pressions inflationnistes resteront donc à peu près inexistantes, d’autant que le yen devrait s’apprécier. La marge d’assouplissement de la banque centrale est donc minime et c’est sans doute la politique budgétaire qui prendra le relais pour les deux prochaines années.

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