La dernière baisse sera-t-elle achetée?

Mark Holman, TwentyFour Asset Management

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Face à la chute des actions et à l’élargissement des spreads, les investisseurs peuvent se demander quoi faire.

Après le spectaculaire redressement des marchés ces six derniers mois, septembre a été caractérisé par un retour à l’équilibre qui s’est particulièrement fait sentir dans les derniers jours. Au cours du rallye d’après mars, les actions ont généralement été achetées à la baisse, mais compte tenu du climat plus mitigé de ce dernier mois, les investisseurs se demandent sans doute si la tendance va cette fois-ci perdurer et s’ils ne devraient pas aussi réaliser quelques prises de bénéfices.

S’agit-il d’une reprise durable?

La première question à se poser est la suivante: ce rallye vigoureux était-il vraiment justifié? Nous pensons que oui. Les facteurs techniques extrêmement favorables l’ont emporté et les fondamentaux ont commencé à s’améliorer, certes en partant de très bas, mais l’essentiel est d’aller dans le bon sens.

L’anomalie se situe du côté des actions technologiques.

Deuxièmement, ce rebond était-il normal ou au contraire bizarre? Rien n’a été vraiment normal en 2020, mais l’embellie dans le secteur obligataire a été emmenée par les titres de qualité et en toute logique, les obligations ont globalement surperformé les actions car les investisseurs tendent à retrouver plus rapidement leur optimisme à l’égard de la solvabilité des entreprises que de leurs perspectives bénéficiaires. L’anomalie se situe du côté des actions technologiques, bien que celles-ci aient aussi joué un rôle important dans la reprise en contribuant de manière significative à rétablir la confiance des investisseurs. Le rythme de la reprise était également exceptionnel et ne pouvait évidemment pas se maintenir sur la durée.

Des vents contraires qui pourraient déstabiliser les marchés

Début septembre, nous savions que les marchés feraient face à une série de vents contraires qui, individuellement, ne suffiraient peut-être pas à déstabiliser les marchés, mais qui deviendraient assez forts s’ils se mettaient à souffler tous ensemble. 

  • L’arrivée d’une deuxième vague de la pandémie de COVID-19
  • Des indicateurs économiques fragiles (mais qui continuent à s’améliorer)
  • Une élection présidentielle américaine dans six semaines (avec des marchés qui tentent de se redresser, comme toujours en période préélectorale) 
  • Une escalade de la rhétorique guerrière dans le conflit commercial qui oppose les USA à la Chine à mesure que l’élection approche 
  • La probabilité croissante d’une issue défavorable aux négociations sur le Brexit
  • Des prises de bénéfices inévitables, notamment dans les valeurs technologiques, ce qui plomberait les marchés 

Tous ces vents contraires sont aujourd’hui à l'œuvre et ont de toute évidence dominé les dernières séances boursières. Toutefois, si nous analysons chacun d’eux à l’aune de facteurs plus positifs – l’exceptionnel déséquilibre technique, le redressement progressif de l’économie, et la vision à moyen terme selon laquelle nous n’en sommes qu’au tout début d’un cycle et que les cours des marchés augmenteront à mesure que ce cycle avancera – nous en concluons qu’à plus long terme (peut-être à la fin de l’année plutôt que du mois), les marchés continueront à progresser.

Nous pourrions prochainement faire face
à quelques fluctuations temporaires.
Jouer au plus fin n’en vaut pas la peine

Sur le segment obligataire, nous devrions donc assister à un resserrement des spreads d’ici la fin de l’année, ce que toutes les autorités souhaitent car le coût et la disponibilité du crédit soutiendront ainsi la reprise.

Dans l’ensemble, nous pourrions prochainement faire face à quelques fluctuations temporaires que les investisseurs peuvent essayer de contourner ou d’exploiter à leur avantage, mais il ne vaut probablement pas la peine de jouer au plus fin dans la mesure où nos perspectives à moyen terme restent positives.

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