La BNS a-t-elle brisé le code?

Marc Brütsch, Swiss Life Asset Managers

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En anticipant – à la surprise générale – sa baisse de taux en mars, la Banque nationale suisse pourrait bien avoir trouvé la clé de l’essor cyclique.

Le Secrétariat d’Etat à l’économie (Seco) publie désormais une estimation flash du PIB du côté de la production. Elle paraît environ deux semaines avant l’estimation complète et officielle des données du trimestre précédent. Selon cette estimation, le PIB suisse réel et ajusté des événements sportifs devrait avoir gagné 0,2% au premier trimestre, ce qui est conforme à notre hypothèse. Nous ne modifions donc pas la prévision de croissance dans notre scénario de référence.

Le secteur des services a porté la conjoncture, alors que l’industrie est toujours à la peine. Les enquêtes auprès des entreprises, qui dressent déjà le tableau du second trimestre, ne traduisent aucune variation dans cette tendance générale. Un constat particulièrement vrai pour les valeurs des PMI – celui de l’industrie pour le mois d’avril étant à son plus bas niveau depuis octobre 2023. En anticipant – à la surprise générale – sa baisse de taux en mars, la BNS pourrait bien avoir trouvé la clé de l’essor cyclique. Des conditions de financement plus favorables et surtout une valeur extérieure réelle du franc suisse inférieure de 6% par rapport au début de l’année devraient favoriser l’activité d’exportation.

La tendance à la hausse des prix à l’importation est le revers de la récente dépréciation du franc. Côté consommation, ces prix ont augmenté de 1,1% en avril. En comparaison annuelle, ils restent inférieurs de 0,4%. La dépréciation du franc s’est poursuivie en mai, les produits importés devraient donc s’être renchéris un peu plus. Les baisses de taux attendues côté BCE ne devraient pour l’heure pas entraîner de dépréciation supplémentaire. Nous ne modifions donc qu’à la marge notre prévision.

Actions: Grand huit d’avril-mai, résilience en trompe-l’œil?

Suisse

  • Le marché suisse des actions signe +5,2% en mai, soit la deuxième performance du mois. Mais depuis 2024, il sous-performe les autres marchés développés.
  • C’est le marché le plus cher derrière l’américain.

Zone euro

  • Même si en mai, l’activité dans l’UEM a progressé à son plus vif tempo depuis un an, le marché européen des actions ne gagne que 3,6% et sous-performe l’américain sur le mois.
  • Côté valorisation, ce marché est plus intéressant que son homologue d’outre-Atlantique.

Etats-Unis

  • Belle performance en mai, avec un gain de 5,4%. Le marché a rebondi peu après que la Fed a voté à l’unanimité le maintien des taux directeurs pour la sixième fois de rang.
  • La valorisation de ce marché reste très supérieure aux moyennes historiques, et à celle de ses homologues.

Marchés émergents

  • Les actions des marchés émergents ont résisté en mai, mais restent très faibles si l’on prend les cinq premiers mois de 2024.
  • Malgré une performance robuste en avril et l’optimisme initial sur le marché chinois, la trajectoire positive s’est arrêtée.
  • La valorisation des marchés émergents est quasiment neutre.

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