Publié par le Credit Suisse Research Institute en collaboration avec la London Business School, il couvre l’ensemble des principales catégories de placements dans 35 pays.
Le Credit Suisse Global Investment Returns Yearbook est le guide qui fait autorité en matière de rendements historiques à long terme. Publié par le Credit Suisse Research Institute en collaboration avec la London Business School, il couvre l’ensemble des principales catégories de placements dans 35 pays. La plupart de ces marchés, tout comme l’indice mondial, disposent de données recensées depuis 1900 et qui portent donc sur 123 ans.
Perspectives à long terme
- Les actions ont enregistré la meilleure performance à long terme. Au cours des 123 dernières années, les actions mondiales ont dégagé un rendement réel annualisé en USD de 5,0%, contre 1,7% pour les obligations et 0,4% pour les bons du Trésor.
- Les actions ont surperformé les obligations, les bons du Trésor et l’inflation sur les 35 marchés. Depuis 1900, les actions mondiales ont surperformé les bons du Trésor de 4,6% par an et les obligations de 3,3% par an.
- Les auteurs estiment, à titre prospectif, que la prime de risque des actions devrait s’établir autour de 3,5%, soit un taux légèrement inférieur au taux historique de 4,6%.
- Une prime à 3,5% devrait permettre aux investisseurs en actions de doubler leur mise par rapport à des bons du Trésor à court terme sur 20 ans.
- Depuis 1900, l’Australie est le marché boursier le plus performant en matière d’USD réel, avec un rendement réel annualisé de 6,43%, suivi de très près par les États-Unis, à 6,38%.
- Le marché boursier américain représente 58% de la valeur mondiale totale (sur la base d’actions en circulation investissables), soit un marché plus de neuf fois supérieur à celui du Japon, son plus proche concurrent. Les États-Unis ont également le plus grand marché obligataire au monde.
- D’un point de vue historique, la diversification en actions, pays et actifs a considérablement amélioré le compromis rendement-risque. À titre prospectif, les bénéfices demeurent importants.
Inflation
- À la fin de 2022, l’inflation moyenne dans les pays recensés par Yearbook était de 8,0%, soit 19·fois plus qu’à la fin de·2020.
- Fin de 2022, des signes indiquaient que l’inflation avait atteint son pic à la fin de 2022. Cependant, le Yearbook rapporte que, ’historiquement, une fois que l’inflation dépasse 8%, elle peut prendre plusieurs années pour revenir à l’objectif.
- Au cours des 123 dernières années, l’inflation a eu un impact négatif sur les obligations et les actions. En dépit des affirmations contraires, les actions ne fournissent pas de couverture contre l’inflation.
- La corrélation action-obligation a été essentiellement négative pendant plus de deux décennies jusqu’à fin 2021, faisant des actions et des obligations une couverture mutuelle.
- Toutefois, dans le Yearbook 2022, les investisseurs ont avaient été avertis que ce n’était pas une situation typique du long terme.
- La couverture a échoué en 2022, car les actions et les obligations ont toutes deux chuté en raison de l’inflation, de fortes hausses des taux d’intérêt réels et des cycles de relèvement de taux. 60:40 et des stratégies similaires de mix d’actifs ont enregistré des baisses importantes.
- Après quatre décennies durant lesquelles les obligations ont généré des rendements similaires à ceux des actions, la loi du risque et du rendement s’est affirmée de nouveau en 2022. Les obligations ont enregistré la pire année de leur histoire aux États-Unis, au Royaume-Uni, en Suisse et sur les marchés développés.
- Le Yearbook indique que, historiquement, les rendements des actions et des obligations ont été beaucoup plus faibles pendant les cycles de hausse resserrement des taux que pendant les cycles d’assouplissement atténuation.
- Aux États-Unis, la grande majorité (et la totalité au Royaume-Uni) de la prime de risque des actions par rapport aux bons du Trésor a été acquise pendant les cycles de baisse des taux’atténuation.
- Les investisseurs s’inquiètent de la perspective d’une stagflation, soit une croissance économique plus faible combinée à une inflation élevée. De nouvelles recherches historiques dans le Yearbook montrent que ces préoccupations sont justifiées.
- Pendant la stagflation, les rendements réels des actions et des obligations se sont établis en moyenne respectivement à -4,7% et -9,0%. Dans le scénario inverse de croissance stable, les rendements réels moyens ont été de +15,1% pour les actions et de +8,8% pour les obligations.
Cette année, le professeur Elroy Dimson, le professeur Paul Marsh et Mike Staunton, auteurs et historiens financiers de renom, examinent les mérites de l’investissement dans les matières premières à l’aide de données de·1871 à nos jours.
Matières premières et inflation
- La hausse des prix des matières premières, en particulier dans le domaine de l’énergie, a été un vecteur de hausse de l’inflation. Les auteurs se demandent donc si investir dans les matières premières offre une couverture efficace contre l’inflation.
- Les matières premières individuelles physiques/négociées au comptant ont généré de faibles rendements à long terme depuis 1900, avec un rendement annualisé moyen de -0,5%. 72% des matières premières examinées n’ont pas réussi à battre l'inflation ont failli contre l’inflation.
- Toutefois, un portefeuille à pondération égale des mêmes matières premières au comptant a généré un rendement annualisé beaucoup plus élevé de 2,0%, ce qui montre le pouvoir de la diversification.
- L’or ne constitue pas seulement une matière première, mais aussi un investissement financier. Un investissement dans l’or de 1 USD en 1900 est passé à 2,5 USD en 2022, sous-performant les obligations américaines (7,8 USD) et les actions (2024 USD). L’or joue toutefois son rôle de couverture contre l’inflation et de placement prudent.
- À l’exception des métaux précieux, les investisseurs évitent essentiellement les matières premières au comptant, en raison des coûts de stockage et d’assurance. Les futures sur les matières premières sont plus pratiques et moins chers. Les contrats à terme sont reconduits afin d’éviter toute livraison.
- Les futures sur les matières premières individuelles ont généré des rendements plus élevés que les matières premières au comptant, dépassant en moyenne les bons du Trésor de 1% par an sur le long terme.
- Un portefeuille à pondération égale de ces mêmes contrats à terme a donné un rendement annualisé excédentaire de plus de 3% par rapport aux bons du Trésor, ce qui montre à nouveau le pouvoir de la diversification.
- Depuis 1900, un portefeuille de futures pondéré et totalement garanti a fourni une prime de risque plus élevée que les actions de tous les principaux marchés, avec une volatilité très similaire à celle des actions.
- Cependant, les futures, comme les actions, sont susceptibles de subir des baisses importantes et prolongées. Les baisses les plus notables de futures ont eu lieu à la fin du 19e siècle, dans les années 30 et après la crise financière mondiale.
- Historiquement, les matières premières ont eu une faible corrélation avec les actions et une corrélation négative avec les obligations, ce qui faisait d’elles des éléments de diversification efficace. Elles ont également fourni une couverture contre l’inflation.
- À cet égard, les matières premières sont uniques. Les classes d’actifs majeures – actions, obligations et immobilier – présentent des corrélations négatives avec l’inflation.
- Bien que les opérations à terme sur matières premières aient tendance à enregistrer de belles performances lorsque l’inflation est élevée, leurs propriétés de couverture de l’inflation signifient qu’elles ont tendance à sous-performer en période de désinflation.
- Sur la base des rendements historiques, il semble raisonnable de supposer qu’un portefeuille pondéré de futures garantis sur les matières premières est susceptible de fournir une prime de risque annualisée à long terme d’environ 3%.
- Il existe cependant un problème avec cette classe d’actifs, par ailleurs toutefois attractive. La taille de son marché investissable est assez faible. Ainsi, si les investisseurs ou les institutions individuels peuvent accroître leur exposition aux futures sur les matières premières, il est difficile d’obtenir une augmentation importante quand tout le monde cherche à augmenter ses allocations en même temps.
- Les cryptomonnaies ont été exclues dans de cette analyse, en raison de leur brève historique bref. Toutefois, le passé récent indique que les affirmations déclarations sur la capacité des cryptomonnaies à fournir une couverture contre l’inflation sont manifestement fausses.
Axel Lehmann, président du Conseil d’administration de Credit Suisse Group AG et président du Credit Suisse Research Institute, a déclaré: «Nous sommes extrêmement fiers de présenter la 15ᵉ édition du Credit Suisse Yearbook, une collaboration de longue date avec les professeurs. Avec les évolutions géopolitiques et économiques de l’année dernière qui ont conduit de nombreux acteurs du marché sur des territoires inexplorés, et notamment avec la résurgence de l’inflation, la perspective historique a été cruciale. Alors que les attentes semblent conditionnées par un passé plus récent, de nombreux investisseurs ont réappris à leurs dépens en 2022 quelques-uns des enseignements fondamentaux de long terme du Yearbook, en particulier les lois du risque et de la prime.»
Le professeur Paul Marsh de la London Business School a ajouté: «En période d’incertitude économique, il peut être facile de perdre de vue l’horizon de placement à long terme. Le Yearbook, dont la base de données s’étend jusqu’à 123 ans en arrière, fournit une source importante d’informations et d’expérience pour aider les lecteurs à orienter leur stratégie de placement vers l’avenir en tirant des enseignements du passé.»
Les marchés boursiers figurant dans le Yearbook représentaient plus de 95% du marché mondial des actions en 1900. Avec les douze nouveaux marchés introduits dans les éditions de 2021 et 2022, les 35 pays du Yearbook couvrent à présent 98% de l’univers investissable actuellement. Il comprend également cinq indices composites correspondant aux espaces géographiques suivants: monde, monde hors États-Unis, Europe, marchés développés et marchés émergents, avec leur historique complet sur 123 ans. Au cours des dernières années, les indices d’actions ont intégré 55 autres pays, de sorte que les 90 pays figurant au dans le Yearbook recouvrent ensemble 100% des actions mondiales.
Le Global Investment Returns Yearbook se divise en neuf grands chapitres: les huit premiers se concentrent sur les rendements des actifs à long terme, les monnaies, les risques et les primes de risque, les prévisions de rendement, l’investissement factoriel, les matières premières et l’inflation. Le neuvième contient des statistiques détaillées sur chacun des 35 marchés et cinq indices composites restant un élément essentiel de ce rapport.