On prêtait à Donald Trump d’être un homme un pacifiste et d’éviter les conflits militaires. Le réveil est brutal. Pendant qu’Elon Musk galvanise l’extrême-droite en Allemagne et en Grande-Bretagne, Trump menace de reprendre par la force le Canal de Panama - sécurité nationale commerciale - si les navires commerciaux américains ne bénéficient pas de rabais de passages substantiels et le Groenland - sécurité nationale géopolitique - si le Danemark ne veut pas vendre ce territoire, ainsi que d’utiliser la force économique si le Canada ne devenait pas le 51e Etat américain. Le grand retour de l’impérialisme/expansionnisme américain.
Le Groenland est une nécessité absolue pour Trump - routes maritimes arctiques et terres rares. Les Occidentaux et l’administration américaine actuelle sont sous le choc. Les Etats-Unis attaqueraient-ils l’Europe!? L’impensable il y a quelques jours devient pensable. Pour Donald Trump, tout s’achète ou se prend par la force.
Poutine a réagi. Un Groenland américain donnerait un avantage considérable, sinon définitif, aux Etats-Unis avec les routes maritimes arctiques et les métaux industriels s’y trouvant. Poutine et ses supporters ont dit qu’un Groenland pris par la force légitimerait l’expansionnisme russe pour restaurer les frontières de l’URSS. Cette agressivité sert les intérêts des Russes et des Chinois.
Après 70 ans de paix, nous entrons dans une tendance lourde de l’Histoire moins favorable et très conflictuelle. Des changements géopolitiques majeurs sont en vue.
L’OTAN est réellement à risque. Lors de son premier mandat, Trump exigeait que tous les membres de l’OTAN dépensent 2% de leur PIB pour la défense. Il avait raison, les statuts de l’OTAN l’imposent. L’Allemagne était à 1,2%. Trump a récemment déclaré que les pays membres de l’OTAN devaient accroître considérablement leurs budgets de la défense à 5% de leur PIB. Même les Etats-Unis n’y sont pas avec leur 3.4%. Une menace à laquelle les Européens ne pourront pas répondre. Le niveau de dettes est élevé et idéologiquement, le militaire n’est pas, pour le moment, la priorité des Européens. Dans un récent sondage, 78% des Américains pensent que les Etats-Unis doivent rester dans l’OTAN, convaincus que l’OTAN est essentiel pour la sécurité des Etats-Unis.
Le Covid, la plus grande pandémie depuis 1918, et la guerre d’Ukraine, la première guerre en Europe depuis 1945, ont déclenché une forte inflation. Dans l’Histoire, l’inflation a souvent favorisé les changements de régime, pour la plupart populistes.
Donald Trump se verrait bien en empereur romain, régissant le pays dans son palais de Mar-a-Lago, en Floride. Connaîtra-t-il le sort de Dioclétien, qui régna sur Rome entre 284 et 305? Lui aussi s’était trouvé confronté à un pays en colère contre l’inflation, créatrice d’une grande instabilité sociale et politique. Ne parvenant pas à juguler la hausse des prix, il avait opté pour un blocage généralisé des prix de plus d’un millier de biens alimentaires et industriels. Cette solution s’était soldée par un échec retentissant, poussant les échanges vers le troc et achevant de détruire la confiance dans la monnaie.
L’inflation a souvent orienté le cours de l’histoire.
Même si l’économie va bien, ce qui compte est le ressenti de la population et les expériences passées. Quand les prix montent, la grande majorité de la population juge que son pouvoir d’achat diminue et que les entreprises en profitent pour accroître leurs profits. Qui paie la facture? Les entreprises avec des sacrifices sur les marges, les salariés avec des salaires qui ne bougent pas ou l’Etat qui compense via la dette? Trump règlera-t-il le problème de l’inflation et du pouvoir d’achat? Les économistes et la Réserve fédérale craignent un retour de l’inflation avec la hausse des droits de douane et l’expulsion en masse des immigrés. A travers les âges, devant l’échec des remèdes, le populisme s’illustre à une pratique constante: désigner des responsables à la vindicte populaire et en massacrer quelques-uns.
Dans cet environnement chaotique et populiste, l’or reste un actif de choix. L’or résiste à l’appréciation du dollar et la hausse des taux nominaux et réels US. L’or profite des guerres, de la déglobalisation et de la dédollarisation et des réserves étrangères des banques centrales. En perte de confiance dans leur économie, l’immobilier et les actions, les Chinois achètent l’or. La démondialisation est un processus inflationniste, favorable à l’or.
- Un nouveau régime: incertitudes et volatilité. A court terme, pression sur les actifs risqués avec l’appréciation du dollar et la hausse des taux d’intérêt US.
- On surpondère le secteur de la défense européenne qui devrait connaître une progression annuelle des profits de 25%-30% sur les 3 prochaines années.
- En 2025, le cours l’or devrait dépasser les 3000 dollars