L’essor des AMC est appelé à se poursuivre en 2022

Yves Hulmann

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La demande en Actively Managed Certificates est portée par les cryptomonnaies et les placements thématiques, relève Kevin Dayot de Leonteq.

Instruments encore relativement peu connus du grand public jusqu’à il y a quelques années, les Actively Managed Certificates (AMC) ne cessent de gagner en importance. C’est le cas aussi chez Leonteq, le spécialiste des produits structurés basé à Zurich. Les montants investis dans les Actively Managed Certificates (AMC) avaient déjà augmenté jusqu'à 1,5 milliard de francs à fin 2020 et cette tendance s'est poursuivie l’an dernier. Au milieu de l’année 2021, les montants investis dépassaient les 2 milliards de francs, répartis entre quelque 650 produits.

Comment expliquer la forte croissance de ces instruments au cours de l’année écoulée? Pour Kevin Dayot, Head of Digital Offering chez Leonteq Securities, plusieurs facteurs ont contribué à cet essor: à savoir, leur flexibilité, leur possibilité d’être rapidement lancés pour répondre aux intérêts des gérants et des investisseurs ainsi qu’un seuil d’entrée relativement bas en termes de montant investi.

Les cryptomonnaies et les placements thématiques suscitent le plus d’intérêt

«Il y a quelques années, les AMC étaient des outils utilisés par des gérants d’actifs et de fortune, mais dont l’utilisation restait relativement confidentielle. Maintenant, on voit que ces produits sont distribués à un nombre plus large d’investisseurs et qu’ils ne restent pas cantonnés à seuls quelques gérants d’actifs», observe-t-il.

La plupart des AMC sont ouverts à tous les investisseurs.

Dans quels domaines, la demande est-elle la plus forte pour ce type d’instruments? «Actuellement, il y a beaucoup d’intérêt pour les AMC en lien avec les cryptomonnaies, mais aussi pour les investissements thématiques de manière générale. Parmi ceux-ci, il y a les thèmes en lien avec les investissements à responsabilité sociale et environnementale, ainsi que ceux en rapport avec le changement climatique, l’électromobilité ou les technologies de façon générale», illustre-t-il.

La stratégie adoptée est encadrée par un «rule book»

Du fait que le gérant d’un AMC est relativement libre dans son approche d’investissement, n’y a-t-il pas un risque de déviation par rapport à la stratégie initiale? Un tel écart par rapport à la stratégie adoptée initialement apparaît peu probable, selon Kevin Dayot: «En général, les gérants qui lancent des AMC restent fidèles à leur stratégie initiale, car c’est aussi la meilleure manière de se démarquer par rapport à d’autres offres proposées par des fonds ou dans des produit structurés déjà présents sur le marché», observe-t-il. De plus, chaque AMC est assorti d’un «rule book», soit un document qui définit l’approche d’investissement adoptée. Les règles prévues dans ce document sont d’autant plus importantes quand un AMC est coté en bourse, par exemple. Ce document ne définit pas seulement la stratégie en général qui doit être adoptée, ou la thématique d’investissement choisie. Il règle également des aspects tels que le rééquilibrage du portefeuille ou l’éventuel effet de levier utilisé.

A qui s’adressent ces certificats – aux seuls investisseurs qualifiés ou au grand public? La plupart des AMC sont ouverts à tous les investisseurs. Dans la pratique, c’est souvent l’approche d’investissement ou la thématique retenue qui détermine le type de clientèle susceptible de les acheter, observe Kevin Dayot. Les AMC permettent par exemple aux investisseurs d'accéder facilement à des stratégies thématiques ou à des cryptomonnaies. Celles-ci sont actuellement particulièrement populaires auprès des investisseurs privés. Les structures plus complexes, comme les stratégies d’investissement quantitatives, conviennent en revanche davantage aux investisseurs institutionnels.

Les certificats trackers peuvent également suivre des stratégies passives, à l'instar des ETF.
Les coûts diminueront grâce à une efficience accrue

Quels sont toutefois les avantages d’acheter un AMC par rapport aux multiples certificats «trackers» consacrés à différentes thématiques qui existent déjà sur le marché? «Les AMC sont typiquement émis sous forme de certificats trackers. Mais les certificats trackers peuvent également suivre des stratégies passives, à l'instar des ETF. Ainsi, le choix se porte plutôt sur le fait d'investir dans une stratégie passive ou active», précise Kevin Dayot.

Qu’attend-il pour la suite au sujet de l’essor des AMC? Pour le spécialiste, un des atout clés de ces certificats et de l’offre proposée par Leonteq dans ce domaine se situe aussi au niveau des coûts qui peuvent être constamment abaissés grâce à une efficience accrue. «Les certificats AMC vont continuer de profiter de l’automatisation grandissante des procédés. Sur notre plateforme LynQs, par exemple, il est possible de créer des AMC à partir d’un investissement de 500'000 francs. Nous allons donc continuer de miser sur l’automatisation pour pouvoir étoffer notre offre de produits», met-il en perspective.

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