Le géant californien a fait de nouveaux progrès vers l’intégration d’un lecteur de glycémie à son Apple watch.
Le diabète est une maladie chronique qui apparaît lorsque le pancréas ne produit pas suffisamment d’insuline ou que l’organisme n’utilise pas correctement l’insuline qu’il produit. Cette maladie grave est une cause importante de cécité, d'insuffisance rénale, d'infarctus du myocarde, d'accidents vasculaires cérébraux et d'amputation des membres inférieurs.
Le surpoids et la sédentarité augmentent le risque de diabète de type II (résistance à l’insuline), le plus fréquent. Ce type de diabète peut se développer longtemps sans symptôme. La prévention joue par conséquent un rôle important.
Quant au diabète de type I (production insuffisante d’insuline), il survient dès l’enfance. Il est beaucoup plus difficile à dépister et prend souvent les parents de cours lorsqu’il se déclare. Le champion olympique de tennis Alexandre (Sacha) Zverev est atteint de cette maladie depuis son plus jeune âge.
La fédération internationale du diabète estime que 540 millions d’adultes vivent avec le diabète, soit 1 personne sur 10. Ce chiffre devrait passer à 643 millions d’ici à 2030 et 783 millions d’ici à 2045.
Plus de 3 adultes sur 4 atteints de diabète vivent dans des pays à revenu faible ou intermédiaire. En Suisse, on estime que près de 500 000 personnes sont atteintes, dont 40 000 environ d'un diabète de type 1.
Le diabète est responsable de 6,7 millions de décès en 2021, soit 1 décès toutes les 5 secondes. Le diabète a entraîné au moins 966 milliards de dollars de dépenses de santé, soit une augmentation de 316 % au cours des 15 dernières années.
541 millions d'adultes présentent une intolérance au glucose, ce qui les expose à un risque élevé de diabète de type 2. Entre d’autres termes, le nombre de personnes diabétiques ou qui ont un risqué élevé de le devenir est supérieur à un milliard.
Seules les personnes atteintes du diabète (ou ayant un membre de leur entourage qui est diabétique) sont au fait des contraintes physiques et psychologiques de ce fléau. Les malades doivent contrôler plusieurs fois par jour leur niveau de glycémie avant d’éviter que ce taux soit trop bas (hypoglycémie) ou trop haut (hyperglycémie). Pour ce faire, les diabétiques doivent se piquer au doigt afin d’obtenir une goutte de sang à faire tester par une petite machine (image de gauche). Une alternative à ce processus est le Freestyle libre (image de droite), un capteur à fixer sur le bras ou le ventre (il faut renouveler cette opération en moyenne une fois par semaine après une petite anesthésie locale). Les diabétiques doivent s’injecter de l’insuline plusieurs fois par jour par l’intermédiaire d’une seringue ou via une pompe à insuline reliée à un cathéter fixé en général sur la fesse ou le ventre. Ces opérations et appareils sont évidemment contraignants et peu esthétiques.
La première version de l’Apple Watch a été commercialisée en avril 2015. Plus de 100 millions de personnes utilisent déjà cette montre connectée qui en plus de donner l'heure est en permanence synchronisée avec votre iPhone, ce qui lui permet d'afficher vos notifications (appels, SMS, réseaux sociaux, etc.) en temps réel.
Mais l’Apple Watch est également dotée d’applications qui vous aident à veiller sur votre bien-être en vous permettant de suivre vos prises de médicaments , de protéger votre audition des sons trop forts ou encore de recevoir des rappels pour penser à vous laver les mains.
Apple mise plus que jamais sur sa gamme de montres connectées pour améliorer la santé de ses utilisateurs en intégrant à l’Apple Watch un capteur cardiaque ou encore un détecteur d’accident. Et selon une nouvelle information de Mark Gurman (Bloomberg), la firme de Cupertino se rapproche de l’intégration d’un lecteur de glycémie non invasif à l’Apple Watch. Cette technologie est bien évidemment très attendue par la communauté des diabétiques qui pourront alors bénéficier d’une lecture de leur glycémie depuis le poignet.
Baptisé E5, ce projet en est encore au stade de la «preuve de concept». La technologie est viable mais la taille doit être condensée. Un prototype aussi grand qu’un iPhone est en train d’être développé. La technologie pourrait être intégrée dans la montre dans quelques années une fois que la taille du lecteur aura été suffisamment réduite.
Pour mesurer la glycémie sans prise de sang, Apple développe une puce photonique en silicium qui utilise la spectroscopie d'absorption optique pour envoyer la lumière d'un laser sous la peau afin de déterminer la concentration de glucose dans l'organisme. En termes simples, ce sont des lasers qui vont permettre de mesurer la concentration de glucose sous la peau.
C’est Taiwan Semi Conductors (TSMC) qui a développé la puce principale pour alimenter le prototype. Du côté d’Apple, des centaines d'ingénieurs de l'Exploratory Design Group (XDG) travaillent sur ce projet et des centaines de millions de dollars ont déjà été investis pour développer ce système.
Apple a commencé à travailler sur la surveillance alternative du glucose après avoir acheté RareLight en 2010, sous la direction de Steve Jobs. Pendant de nombreuses années, Apple a fait appel à une startup appelée Avolante Health LLC pour travailler discrètement sur le projet dans une installation secrète avant de le transférer au XDG.
La technologie de détection du glucose sous la peau fait l'objet d'essais sur l'homme depuis 10 ans, Apple utilisant un groupe test de personnes atteintes de prédiabète et de diabète de type 2, ainsi que de personnes qui n'ont pas été diagnostiquées comme diabétiques.
L'équipe d'Apple chargée de la réglementation a entamé des discussions préliminaires en vue d'obtenir l'approbation du gouvernement pour cette technologie.
Avec une lecture régulière de la glycémie depuis l’Apple Watch de manière non-invasive, les diabétiques pourront garder un niveau stable de glucose et surtout éviter les hypoglycémies et hyperglycémies (respectivement trop peu de sucre et trop de sucre dans le sang).
Apple veut aussi être en mesure d'avertir les gens s'ils sont prédiabétiques, ce qui leur permettrait de modifier leur mode de vie avant que le diabète ne s'installe complètement (il s’agit ici des diabétiques de type 2 qui diffèrent des diabétiques de type 1 aka les insulino-dépendants).
Mais la surveillance de la glycémie n'est pas seulement réservée aux diabétiques. Il est dans l'intérêt de tous de minimiser les pics et les creux de glycémie. Ainsi, une Apple Watch équipée d'un glucomètre pourrait devenir la première smartwatch de toutes les personnes soucieuses de leur santé. L’intégration de l’intelligence artificielle pourrait encore améliorer les possibilités d’analyse et de prévention de maladies et d’accidents.
Après avoir déjà bouleversé le domaine des smartphones, des ordinateurs personnels, de la musique et des paiements, Apple pourrait bientôt, grâce à cette nouvelle technologie, s'imposer comme un acteur incontournable dans le domaine de la santé. Et changer le quotidien de ceux qui en ont vraiment besoin.