Selecta, le dernier candidat encore en lice l’automne dernier, s’est retiré de la course.
L’année 2019 a été caractérisé par un nombre d’entrées en bourse inférieur de moitié à l’an précédant, soit cinq IPO contre douze en 2018 - mais les performances des nouveaux venus de la cote ont été dans l’ensemble nettement plus favorables que l’an précédant. En incluant aussi le transfert de Novavest Real Estate, passé de la Bourse de Berne au segment principal de la SIX, et la cotation de la fintech indonésienne Achiko, dont le titre est libellé en dollars et qui se négocie avec de très faibles volumes, sept sociétés ont en tout effectué leurs premiers pas à la SIX l’an dernier.
La qualité a été au rendez-vous. Juste avant Noël, deux titres sur cinq évoluaient dans le vert contre trois qui étaient en léger repli. Dans le détail, c’est le fabricant de logiciels SoftwareOne qui affichaient à fin décembre la meilleure performance avec une hausse de 31% par rapport à son prix d’émission, suivi par Stadler Rail avec un gain de près de 24% depuis ses débuts en avril. S’agissant d’Alcon, le titre de la spin-off de Novartis s’inscrivait en léger repli juste avant Noël (-4%) malgré des débuts très favorables qui ont porté le titre à plus de 60 francs en mai dernier. Le titre du fabricant d’emballage Aluflexpack affichait, lui aussi, une légère baisse de 5%. Principale déception de l’an dernier, l’action de la société medtech Medacta affichait le 20 décembre un recul de plus 31% par rapport à son prix d’émission.
Dans l’ensemble, les analystes ont été nombreux à souligner la qualité supérieure des sociétés qui ont effectué leur entrée en bourse en 2019. Le fait qu’il s’agissait souvent d’entreprises plus mûres et de plus grande taille, plutôt que de petites capitalisations comme l’an précédant, a joué un rôle.
se précipiter sur les prochaines entrées en bourse.
Malgré les bonnes performances réalisées par quelques sociétés ayant effectué leur entrée en bourse l’an dernier, les investisseurs feraient mieux de ne pas se précipiter sur les prochaines entrées en bourse. En effet, si l’on remonte à un plus tôt, jusqu’au printemps 2018, le bilan reste pour le moins contrasté. Parmi les 12 sociétés qui ont effectué leurs débuts à la bourse suisse en 2018, dix de ces titres se négociaient en dessous de leur prix d’émission en fin d’année 2019. Plusieurs de ces titres affichant des pertes toujours très élevées juste avant Noël, contrastant avec la hausse de près de 30% de l’indice élargi SPI: c’était le cas notamment de Klingelberger (en recul de 33%) Polyphor (-56%), Igea Pharma (-61%) et Blackstones Resources (-75%). Quant à l’action de Asmallworld, qui avait signé une des plus mauvaises performances après son IPO en mars 2018, le titre a limité son recul cette année à 25%. Juste avant Noël, l’action du réseau social pour personnes fortunées a rebondi après que la société ait annoncé être en mesure de revenir dans les chiffres noirs durant l’exercice 2019.
Côté positif, le titre de la société immobilière Fundamenta affiche désormais une progression d’environ 5% depuis son entrée en bourse. Le titre du groupe industriel SIG, qui affiche la meilleure progression parmi les titres ayant effectué une entrée en bourse en 2018, a, lui, regagné près de 50% en 2019, affichant un gain total de 24% depuis son IPO à fin septembre 2018.
Le début de l’année 2020 s’annonce comme calme sur le front des IPO. Historiquement, le nombre de douze entrées en bourse en 2018 et de sept 2019 a été très supérieur à la moyenne en Suisse. Si, six sociétés ont fait leur entrée à la bourse suisse en 2014 et 2017, le nombre d’IPO a pu se compter sur une seule main les autres années, avec même une seule entrée en bourse en 2013. La tendance à la diminution du nombre d’IPO s’observe aussi ailleurs : ainsi, alors qu’il y avait eu 261 entrées en bourse en Europe en 2018, ce nombre a reculé à 89 à fin septembre, observait la Banque cantonale de Zurich (ZKB) dans une newsletter consacrée à ce thème en octobre. Aux Etats-Unis, la baisse est moins prononcée, avec 188 IPO après neuf mois, contre 272 IPO en 2018. Dans les deux régions, les volumes d’émission se sont inscrits en nette baisse l’an dernier comparé à 2018.
tout dépendra aussi de l’évolution des marchés boursiers.
Pour la nouvelle année en cours, aucun candidat ne s’est encore annoncé jusqu’ici. Au quatrième trimestre, Selecta, seule société encore sur les rangs qui s’apprêtait à effectuer son retour à la bourse suisse, a finalement rangé ses plans dans un tiroir.
Des rumeurs ont aussi circulé l’été dernier à propos de la scission et de la mise en bourse en Suisse de la division Wire & Cable Solutions qui appartient au groupe allemand Leoni. Depuis, la direction du fabricant de composants automobiles a toutefois laissé entendre que rien ne pressait pour concrétiser un tel scénario.
Aucune nouvelle précision à propos de l’éventuelle entrée en bourse de la société schaffhousoise de cybersécurité Acronis qui avait évoqué des projets dans ce sens en septembre dernier.
Si aucun candidat ne presse pour l’instant au portillon, tout dépendra aussi de l’évolution des marchés boursiers. Comme l’expérience l’a montré lors de cycles précédents, certaines entreprises sont tentées de franchir le pas avant qu’un éventuel retournement des marchés ne les obligent ensuite à reporter un tel projet durant plusieurs années.