Selon le Global Impact Investing Network (GIIN), les investissements avec impact ont pour but de générer un effet positif et mesurable sur l’environnement et sur la société, ainsi que d’obtenir un retour sur investissement. Toutefois, la subtilité réside dans l’applicabilité de cette définition à toutes les classes d’actifs. 

La pratique de l’investissement avec impact dans les sociétés cotées a longtemps été décriée. Il est vrai qu’il y a une certaine différence entre le financement direct d’un réseau de service de traitement d’eau dans une zone en développement et un investissement dans les actions d’une société qui manufacture les pompes et les filtres essentiels à cette même entreprise. L’impact de ce dernier semble moins évident. 

Cependant, n’y a-t-il pas une certaine interdépendance? En effet, ces deux investissements contribuent de manière complémentaire à assurer l’accès à de l’eau propre, un des dix-sept Objectifs de développement durable (ODD) des Nations unies.

En 2015, lorsqu’UBS Asset Management se lance, avec un investisseur institutionnel, dans la gestion d’un portefeuille d’investissement en actions avec impact, beaucoup se demandent ce que cette classe d’actifs peut bien apporter à la discipline. 

Quand bien même les sociétés destinataires de ces investissements seraient exclusivement des entreprises qui produisent des biens à impacts positifs, comme des médicaments ou des éoliennes, le capital investi dans ces sociétés à capitalisation de plusieurs milliards ne serait qu’une goutte d’eau dans l’océan. Donc insuffisant pour «faire une différence». Mais c’est sans compter l’influence de ces fonds investis, du fait de leur taille, et de l’écho de la voix des actionnaires, qui est décuplée lorsqu’elle est jointe à des campagnes de collaboration entre investisseurs.

Les analyses d’impact démontrent clairement que tout le monde a à y gagner. Le scénario idéal: des investisseurs suscitent un impact positif sur une entreprise qui crée, à son tour, un impact favorable grâce ses activités.

Un exemple concret: une entreprise produit des composants pour des installations solaires et éoliennes. Ainsi, elle contribue à une réduction de sept millions de tonnes de CO₂ et de 7’780 tonnes d’oxydes d’azote par année. Résultat à ce jour: 105 vies ont pu être prolongées et 10’500 jours de maladie évités. Paradoxalement, l'entreprise ne s'était pas engagée à atteindre un objectif de réduction des émissions de CO₂ à long terme. Mais ses investisseurs l’ont encouragée à se fixer des objectifs ambitieux alignés sur l'Accord de Paris. 

L’impact positif de chaque société peut être amplifié grâce à l’identification d’opportunités en matière de contribution aux ODD. Ainsi, inciter une société d’outillage industriel américaine à offrir un plan d’épargne en actions à tous ses salariés, tout en incluant une éducation à l’épargne, peut améliorer leur niveau de vie et réduire les inégalités. Surtout dans un pays où ce type d’incitation pour les employés est rare et où de nombreux salariés vivent d’un bulletin de salaire a l’autre.

Autre exemple: selon les modèles d'impact d’UBS, une entreprise de matériel médical a évité plus de 10,5 millions de jours de maladie, ainsi que 19’000 hospitalisations. Grâce à ses produits, elle a également prolongé la vie de 100’000 personnes. Mais la société avait de la peine à améliorer la diversité, l'égalité et l'inclusion en son sein. Alors que les femmes représentaient plus de 50% des effectifs, seules 30% d'entre elles occupaient des postes de direction. Les investisseurs ont motivé l’entreprise pour que les femmes occupent plus de 40% des postes à responsabilités. 

Aujourd’hui, l’investissement responsable connaît une croissance exponentielle. Cependant, 3’000 milliards de dollars d’investissements supplémentaires par année sont nécessaire pour soutenir les dix-sept ODD des Nations unies. Choisir une approche d’investissement avec impact, c’est choisir de contribuer à cet effort.