Gestion active contre gestion passive

Nicolette de Joncaire

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La volatilité est de retour. L'incertitude relance le débat sur les mérites respectifs des deux types de gestion.

Depuis une semaine, les marchés oscillent entre vert et rouge. Wall Street clôturait finalement en hausse vendredi mais les bourses européennes terminaient la semaine en forte baisse, reflétant la tendance déjà établie par les marchés chinois et japonais. Au terme d'une période anormalement longue "d'anesthésie" et avec un premier pic du VIX à près de 50 mardi dernier, la volatilité est de retour.

L'incertitude va-t-elle relancer le débat sur les mérites respectifs de la gestion active et de la gestion passive? C'est probable. C'est même déjà le cas.

Outre la faiblesse de ses coûts, l'immense succès de la gestion passive depuis la crise de 2008 est largement imputable à une performance difficile à battre dans une longue période de marché haussier. Mars 2009 à janvier 2018 reflète la deuxième meilleure performance haussière du marché US depuis la fin de la seconde guerre mondiale (après la période 1990-2000)*.  

Sur cet intervalle, les politiques monétaires ont favorisé des taux bas, voire négatifs, pour stimuler les économies avec pour corollaire le soutien du prix des actifs à risque et l'accroissement des corrélations entre catégories d'actifs. Ces corrélations plus élevées (et plus prévisibles) auraient procuré un avantage aux fonds passifs et défavorisé le potentiel de surperformance de la gestion active.

Le retour à un régime plus incertain – hausse des taux, politiques monétaires moins synchronisées, politiques budgétaires différenciées – est de nature à réduire les corrélations entre classes et à profiter aux gérants actifs plus habiles à identifier les anomalies et plus prompts à tirer parti des arbitrages.

Mais la distinction entre les deux modes de gestion est-elle toujours aussi évidente? Depuis l'introduction de la minimum variance, la gestion passive s'est sophistiquée, intégrant des biais de jugement dans les allocations. Quant aux managers actifs, ils s'appuient volontiers sur des modèles quantitatifs, réplicables par les ETF, avant de laisser la décision finale au gérant. Sans compter que les portefeuilles – notamment les multi-actifs – combinent volontiers les deux approches.

* Source: Factset