France: croissance robuste mais peu enthousiasmante

Philippe Waechter, Ostrum AM

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Si la croissance est à nouveau à 0,3% au dernier trimestre alors le PIB aura progressé de 1,3% en moyenne sur l’ensemble de l’année.

© Keystone

La croissance du PIB en France est à 0,3% au T3 (0,255% pour être précis) comme à chacun des deux trimestres précédents (0,28% en T1 et 0,35% en T2). L’acquis est de 1,2%. Si la croissance est à nouveau à 0,3% au dernier trimestre alors le PIB aura progressé de 1,3% en moyenne sur l’ensemble de l’année après 1,7% l’an dernier. Sur le graphe on constate une hausse rapide de l’activité depuis le début de la reprise en 2013 avec une tendance à 1,45%. On remarque aussi le caractère particulier de l’année 2017 durant laquelle l’expansion avait eu un caractère exceptionnel (2,4%). Depuis la dernier trimestre de 2017, la croissance moyenne annualisée n’est que de 1,25%. C’est ce chiffre qui est probablement le plus proche de la capacité de l’économie française.

La demande interne est au cœur de cette expansion alors que le commerce extérieur contribue négativement sur une hausse forte des importations alors que les exportations continuent de progresser. La hausse des importations vient après une chiffre négatif en T2. Il y a un effet rattrapage.

La hausse de la consommation est stable en moyenne depuis le début de l’année autour de 0,3%. C’est ce chiffre pour le T3 à comparer avec 0,4% au T1 et 0,2% au T2. L’investissement progresse de 0,9% après 0,5% en T1 et 1,2% en T2. Ces deux composantes sont au cœur de la croissance française. A noter la progression continue de l’investissement des entreprises en dépit d’un environnement international médiocre. Cela peut résulter de l’amélioration temporaire des marges (double effet CICE et baisse de charges en 2019) et d’une politique économique volontariste en 2020 pour supporter la demande interne. C’est très encourageant. Le ralentissement de l’investissement logement est préoccupant mais en phase avec ce que l’on constate sur le marché de l’immobilier des particuliers. Le marché est moins dynamique avec des mises en chantier qui reculent.

Cette dynamique interne reflète la politique économique qui supporte la demande interne pour limiter le risque sur la croissance. La hausse du pouvoir d’achat résultant des diverses primes et de la baisse de la taxe d’habitation mais la progression de l’emploi que l’on constatera encore au troisième trimestre (8 Novembre) sont autant de soutien à cette demande interne. Cela favorise l’investissement des entreprises.

La dynamique de l’économie n’est pas excessive, il n’y a pas de rupture de croissance à la hausse cependant le risque de rupture est réduit. C’est essentiel dans un contexte international risqué.

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