Fintech: la croissance se poursuit

Vincent Vinatier, AXA IM

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Les investissements dans la fintech auront une influence positive sur la croissance et stimuleront de nouveaux investissements, selon Vincent Vinatier, gestionnaire de portefeuille chez AXA IM.

La croissance du secteur fintech continuera en 2019. Vincent Vinatier, gestionnaire de portefeuille chez AXA Investment Managers (AXA IM) en est persuadé. «Non seulement les bons résultats de l’entreprise indiqués dans le rapport saisonnier et les pronostics de croissance stables sont de bons indicatifs de la tendance – les investissements dans le secteur fintech auront aussi une influence positive sur la croissance, stimuleront de nouveaux investissements et créeront d’autres possibilités d’investissement», poursuit Vincent Vinatier. L’expert voit un haut potentiel de croissance surtout dans le secteur B2B.

Comme indiqué dans le rapport KPMG publié récemment «Pulse of Fintech», un avenir positif est annoncé dans de nombreux domaines du secteur fintech. «Il faut compter sur des deals de plus en plus importants car les fintechs existantes cherchent du capital supplémentaire pour promouvoir la croissance globale», déclare Vincent Vinatier. Il y a suffisamment d’exemples de ce genre dans les dernières années – aussi et surtout en Allemagne. Ainsi, Raisin, une place de marché en ligne alle-mande pour les dépôts à terme européens, a collecté 114 millions de dollars US afin de financer l’expansion internationale et de nouveaux produits d’une série d’investisseurs, dont PayPal et les sociétés de Private-Equity américaines Index Ventures et Thrive Capital1. Dans plus de 62 partenariats avec des banques de 31 pays d’Europe, Raisin propose des comptes épargne à un taux d’intérêt supérieur. Après l’introduction sur le marché en Grande-Bretagne et aux Pays-bas, l’entreprise prévoit d’acquérir encore au moins deux marchés en 2019. Par ailleurs, il est prévu de renforcer l’équipe internationale et d’élargir l’offre2. Dans un même temps, la Direktbank N26 allemande collecta 300 millions de dollars US auprès de Insight Venture Partners et du fond sou-verain de Singapour GIC dans une série d’investissements, amenant la valeur de l’entreprise à 2,7 milliards de dollars US. En tant que banque entièrement numérique de la prochaine génération, N26 est actuellement active sur 24 marchés européens et compte 2,3 millions de clients3.

«De plus en plus de prestataires de services financiers commencent à intégrer la fintech dans leur modèle commercial car ils sont de plus en plus à comprendre que leurs activités sont transformées par les innovations techniques. A l’heure actuelle, des entreprises technologiques bien établies utili-sent leur partenariat avec les fintechs pour réussir leur entrée dans l’industrie financière», précise Vincent Vinatier.

L’expert voit un potentiel de croissance surtout dans le secteur B2B – entre autres car les fintechs utilisent les trous causés par le fait que les banques n’attribuent plus de crédit aux petites et moyennes entreprises. D’autres secteurs intéressants constituent des solutions pour le traitement des paiements ou l’optimisation du déroulement des opérations.

Sélectivité toujours aussi décisive

À l’avenir, le succès d’un prestataire de services financiers dépendra principalement du fait s’il est prêt ou non à accepter le progrès technologique pour faire face aux attentes croissantes des clients. «Pour identifier les gagnants de demain et donc le potentiel de croissance du secteur fintech, il faut une certaine sélectivité. C’est pourquoi, nous avons défini trois thèmes à long terme pour le secteur fintech qui promettent un haut potentiel de croissance: la société sans argent liquide, les leaders innovateurs du marché et les «Technology enablers», explique Vincent Vinatier.

Le développement en direction d’une société sans argent liquide peut déjà être observé car de plus en plus de personnes, dans le monde entier, recourent au paiement numérique. Par ailleurs, l’expert mise sur les pionniers innovateurs – des prestataires de services financiers établis qui utilisent déjà la technique mobile et numérique pour proposer leurs services à une vaste clientèle. Et enfin, les «Technology enablers», ces entreprises qui mettent la technologie décisive à disposition pour soutenir et développer la présence numérique de sociétés fintech dans différents canaux.

 

1 Financial Times, 6 février 2019.
2 Raisin, février 2019
3 N26, 10 janvier 2019

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