Evolution des actions en zone euro en octobre et perspectives – AXA IM

Gilles Guibout, AXA Investment Managers

1 minute de lecture

Technologie, santé et énergie sont perçus comme les secteurs ayant le plus à craindre d’une victoire de Joe Biden à la présidentielle américaine.

En octobre, la multiplication des mesures pour endiguer la brusque dégradation de la situation sanitaire en Europe a eu raison des bons résultats trimestriels des entreprises et laisse craindre un nouveau ralentissement de l’économie. Sur le plan politique, l’élection présidentielle américaine début novembre et les négociations toujours en cours sur les modalités du Brexit contribuent également au manque de visibilité. Sur les marchés financiers cela s’est traduit par une remontée de l’aversion au risque. Les marchés actions ont fortement baissé tandis que les taux souverains à 10 ans sont revenus sur leurs plus bas. 

Sur le mois, le DJ Eurostoxx dividendes réinvestis recule de 5,73%. Les secteurs de la technologie, de la santé et de l’énergie affichent les plus fortes baisses. Si le premier peut incontestablement être l’objet de prises de profits, il semble néanmoins que ces trois secteurs sont perçus comme ceux ayant le plus à craindre d’une victoire de Joe Biden à la présidentielle américaine. Dans cette phase, les secteurs de l’alimentation et des services aux collectivités n’ont pas rempli leur rôle de valeur défensives pénalisés par leur très forte corrélation aux taux à 10 américains. Ces derniers sont effectivement remontés de 0,68% à 0,87%, les investisseurs redoutant les effets négatifs d’une victoire démocrate sur la politique budgétaire américaine.

Quel impact de l’élection américaine à ce stade?

L’absence de «vague bleue» à l’annonce progressive des résultats des élections américaines a entrainé une reprise des secteurs d’activité ayant baissé à l’idée d’une victoire confortable de Biden. Malgré l’incertitude quant au dénouement, les marchés ont fini dans le vert, ce qui s’explique par la confiance dans le fait que les banques centrales et les gouvernements continueront à soutenir l’économie. Les marchés financiers risquent désormais de réagir au gré des résultats partiels et des possibles développements juridiques. Mais les sociétés européennes possèdent structurellement une capacité d’adaptation importante, qui devrait leur permettre de maintenir leur trajectoire indépendamment de la volatilité à court-terme.

Au cours des prochaines semaines, si l’incertitude sur le front politique doit normalement se résorber rapidement avec l’issue des négociations sur le Brexit en Europe, et espérons-le, les résultats de la présidentielle américaine, celle relative à la situation sanitaire pourrait en revanche perdurer en l’absence de l’annonce d’un vaccin et de fait entraver une reprise durable des marchés d’actions. Toutefois, à l’inverse le potentiel de baisse semble également limité compte tenu des velléités répétées des gouvernements et des banques centrales de tout faire pour soutenir l’économie. 

Encore et toujours, nous continuons d’être sélectifs dans notre choix de valeurs et privilégions les sociétés offrant un réel potentiel de croissance du chiffre d’affaires et/ou des marges, seule garantie, selon nous, de la capacité à générer des résultats et des dividendes dans la durée, nous cherchons également à maintenir une bonne diversification afin de pouvoir faire face à un éventuel changement brutal du scénario économique.

A lire aussi...