On est bien en Suisse Romande

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La Suisse romande a doublé son PIB en 20 ans. C’est mieux que Zurich et la moyenne nationale. Avec Jean-Pascal Baechler de la BCV.

Diversification économique et complémentarité cantonale sont les deux mamelles de la Suisse romande pourrait-on conclure des données présentées dans la 14e édition du rapport sur le PIB romand publié par les six banques cantonales de la Suisse Romande (BCF, BCGE, BCJ, BCN, BCVS, BCV). Laquelle édition a été l’occasion de faire un bilan de deux décennies de performance des cantons suisses. Contrairement à des idées revus la Suisse romande affiche des résultats qui la place dans le peloton de tête des régions helvétiques, que ce soit en termes de création d’emploi, de croissance du PIB et de résilience aux chocs économique nombreux depuis le début du 21e siècle. Ainsi qu’en termes d’endettement public…

PIB, emploi: la Suisse romande caracole en tête 

La Suisse romande a connu une croissance moyenne du PIB de 45,2% entre 2000 et 2020 – contre 39,3% pour la Confédération dans son ensemble.

«La Suisse romande, c’est 2 millions d’habitants, explique Jean-Pascal Baechler, coordinateur du projet PIB romand. Moins qu’une grande ville, voire un quartier d’une métropole. Il est étonnant de voir la diversité des activités qu’elle abrite, la plupart ayant en commun leur niveau élevé de valeur ajoutée.»  

Cette croissance doit beaucoup à celle du secteur tertiaire qui a pesé pour trois-quarts, sans surprise puisque l’économie romande se décompose en un peu moins de trois-quarts de tertiaire, un-quart de secondaire et quelques pourcents de primaire. Sur le front de l’emploi, même constat : la Suisse romande est de loin la plus dynamique sur les deux dernières décennies en Suisse, avec une croissance moyenne de 31,8%. A titre de comparaison, celle de Zurich a été de 27,1% en moyenne sur la même période.  La croissance démographique, qui s’est soldé par une augmentation de 25% de la population, n’a pas impacté la stabilité du taux de chômage, à 4% environ sur la période.

Le secret : un tissu économique diversifié

Ces bons résultats la Suisse romande les doit à la diversification de son économie qui compte de nombreux champions, leaders mondiaux dans leur domaine. Elle fait le plein de valeur ajoutée dans les secteurs de la chimie pharmaceutique, de l’horlogerie, des services financiers. « La recette romande ? La diversité de ses activités et la complémentarité de ses cantons, répond Jean-Pascal Baechler. Certaines années, les cantons les plus exportateurs tels que le Jura et Neuchâtel souffrent plus, comme cela a été le cas en 2020. Cela dit, le mix très particulier de cette région fait que les cantons moins dépendants des marchés étrangers compensent les moins bonnes années des cantons exportateurs, sans compter qu’ils sont acheteurs de marchandises produites par ces derniers.» Cet équilibre intercantonal est garant de la bonne santé de la Suisse romande, de sa résilience aussi.

Les perspectives pour l’année 2021 tablent sur un atterrissage à 2,8% de croissance du PIB romand contre 3,2% dans l’ensemble de la Suisse, preuve, comme le rappelle Jean-Pascal Baechler que « rien n’est gagné, rien n’est acquis. Si l’on regarde derrière nous, force est de reconnaître que l’on a bien travaillé. Mais cela ne présage pas de l’avenir. Il faut continuer sur notre lancée.»

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