Les thèmes environnementaux, sociaux et de gouvernance sont une préoccupation croissante des investisseurs et des entreprises. Plusieurs initiatives mondiales ont été lancées, allant de l’initiative des Principes pour l’investissement responsable (PRI) à l’engagement de PRI Montréal et au projet Science Based Targets, visant tous à inciter les entreprises à réduire leur empreinte carbone et environnementale.

Même si la prise de conscience croît, la mise en oeuvre de solutions concrètes et globales reste difficile. Le retrait des États-Unis de l’Accord de Paris (COP21) l’illustre à juste titre.

Les ouragans sont un très bon exemple de ce que le changement climatique pourrait amplifier et ainsi avoir un impact important sur les actifs dans le monde entier. Aux États-Unis, l’ouragan Florence a commencé à inonder une partie de la Caroline du Nord et du Sud en ce moment même. Outre les conséquences matérielles et financières, il s’agit d’une catastrophe humaine et sociale aux proportions gigantesques.

En regardant la carte ci-dessous, nous voyons en bleu les zones les plus vulnérables si le niveau de la mer continue d’augmenter selon la tendance actuelle, soit environ 3 mm par an depuis les années 1990.

La Caroline du Nord est d’ailleurs l'une de ces zones les plus vulnérables aux États-Unis. Selon la Division de la recherche sur les ouragans de la NOAA, la Floride, la Louisiane, le Mississippi, l'Alabama, le Texas, la Géorgie et les Caroline du Nord et du Sud comptent pour plus de 80 % des zones les plus touchées par les ouragans entre 1850 et 2015. Plus généralement, presque toute la côte est demeurée exposée à des risques d'inondation.

D'un point de vue financier, il est intéressant de savoir quelle(s) industrie(s) sont majoritairement situées dans ces zones exposées. Le rapport «Flood Risk in the US» (MSCI) met en lumière les conclusions suivantes:

• L’industrie des matériaux de construction possède le plus grand nombre d’installations situées dans ces zones à risque d’inondation élevé.
• Les 10 plus grandes installations sont situées dans les zones les plus exposées.
• Kaneka Corporation est la seule entreprise américaine à posséder 100 % de ses équipements et installations dans les zones à risque.

Tous les acteurs économiques seront touchés : les gouvernements fédéral et locaux, les entreprises et les habitants. Plus globalement, le réassureur Swiss Re a estimé que le coût des catastrophes naturelles et induites par l’activité humaine dans le monde a atteint 136 milliards de dollars en 2017, l’un des montants les plus élevés jamais enregistrés. Pour l’avenir, l’Universal Ecological Fund (une organisation à but non lucratif) prévoit que les catastrophes naturelles provoquées par le changement climatique coûteront probablement 360 milliards de dollars par an en moyenne au cours de la prochaine décennie. Les investisseurs doivent prendre cela en compte lorsqu'ils investissent en actions et obligations d’entreprises dont les actifs pourraient être fortement impactés.