Des baisses de marché à prévoir en 2024

John Plassard, Mirabaud & Cie

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Si les marchés atteignent des sommets ces dernières semaines, l’histoire nous enseigne que des corrections pourraient intervenir cette année.

Les investisseurs sont aujourd’hui frustrés par le manque de consolidations (baisses) des indices depuis le début de l’année, qui leur permettraient de se «repositionner». Cette situation est due à plusieurs facteurs, tels que les anticipations d’anticipations d’assouplissement monétaire ou l’engouement autour de l’intelligence artificielle. Cependant, les consolidations devraient se multiplier cette année, comme nous l’enseigne l’histoire des marchés boursiers.

En effet, de nouveaux sommets ont été atteints la semaine passée, l’indice S&P 500 établissant un nouveau record historique suite à un stupéfiant rallye au cours des derniers mois de 2023. Les investisseurs ont saisi les signes de ralentissement de l’inflation et les signaux de la Réserve fédérale indiquant une possible réduction des taux d’intérêt. Ce rallye a été principalement mené par des valeurs technologiques influentes telles qu’Apple, Microsoft, Meta et Nvidia, bien que leur progression soit devenue plus mitigée en 2024. En Europe, le CAC 40 et le DAX ont également atteint des records historiques, grâce à la vigueur retrouvée de plusieurs entreprises réalisant une part significative de leurs ventes à l’étranger.

Vers une correction salutaire 

Bien qu’un record soit souvent suivi d’un nouveau record, il est essentiel de se préparer à des séances de consolidation et/ou de correction. En effet, le S&P 500 a connu seulement trois baisses quotidiennes de 1% ou plus cette année, alors que l’année moyenne en compte 29 depuis 1928. Il en resterait donc 26 (si on respecte la moyenne historique), sachant toutefois que 2019 n’a connu que 15 baisses de 1% ou plus, alors qu’en 2022, il y a eu 63 séances de ce type. Les investisseurs se concentrent surtout sur les krachs et les bear markets, car ils marquent les esprits. Cependant, les corrections «saines» sont en fait bien plus probables qu’un krach la plupart du temps. Selon les calculs de Ben Carlson, il y a eu 33 corrections au cours des 97 dernières années, avec une perte moyenne de 13,8% et une durée moyenne de 116 jours entre le pic et le creux.

Lorsque l’on parle de baisses de marchés ces prochains mois, il est donc nécessaire de rappeler que nous sommes dans une année d’élection présidentielle américaine… Depuis 1833, l’indice S&P 500 a gagné en moyenne 10,03% l’année d’une élection présidentielle.

Les tendances baissières à court terme peuvent se produire pendant les tendances haussières à long terme, comme en témoignent les années 2010, 1990 et 1950. De plus, les élections présidentielles et les corrections des marchés ont une longue histoire en commun. Depuis 1833, l’indice S&P 500 a gagné en moyenne 10,03% l’année d’une élection présidentielle. Cependant, il existe des exceptions notables, comme en 2008, lorsque le S&P 500 a chuté de près de 37%. Compte tenu des fondements économiques actuels et de la durée récente de 15 ans du marché haussier en cours, les probabilités de consolidation cette année pourraient être légèrement plus élevées.

Corrections de marché et élections présidentielles

Les élections présidentielles et les corrections des marchés ont une longue histoire en commun. Lorsque l’on parle de baisses de marchés ces prochains mois, il est donc nécessaire de rappeler que nous sommes dans une année d’élection présidentielle américaine… Depuis 1833, l’indice S&P 500 a gagné en moyenne 10,03% l’année d’une élection présidentielle. En revanche, la première et la deuxième année suivant une élection présidentielle enregistrent des gains moyens de 6,15% et 6,94%, respectivement. Pour les investisseurs, avec un «hit ratio» («ratio de victoire») de 76%, il y a de fortes chances que les marchés terminent l’année de l’élection présidentielle de 2024 en hausse. 

Toutefois, compte tenu des fondements économiques actuels, on ne peut pas écarter complètement le risque non négligeable de 24% qu’une correction plus importante se produise à nouveau.

Le risque pour les élections est un changement de politique qui pourrait remettre en cause les tendances actuelles. Il peut s’agir de propositions d’augmentation des impôts, d’une politique commerciale restrictive, d’une réduction des dépenses, etc. C’est pourquoi les marchés ont tendance à corriger avant les élections de novembre. Un examen de toutes les années électorales depuis 1960 montre que les marchés ont augmenté pendant les années électorales. Toutefois, il convient de noter que le marché a tendance à corriger en septembre et en octobre.

Il est crucial de ne pas minimiser les cycles économiques, monétaires, boursiers et politiques. Les corrections font partie intégrante du marché boursier, et une correction saine dans les mois à venir pourrait être bénéfique si elle permet d’éviter une correction plus importante plus tard. Préparez-vous donc à ces fluctuations et considérez les baisses comme des opportunités de vous repositionner.

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