La BNS baisse son taux directeur de 25 points de base pour la troisième fois cette année
En mars, elle avait surpris les marchés avec son assouplissement proactif mais cette fois-ci, on s’y attendait de pied ferme. En plus, c’était la dernière apparition du président de la Banque nationale suisse, Thomas Jordan. A en croire ses explications, de nouvelles baisses des taux d’intérêt sont en vue. Nous avons ajusté nos estimations en conséquence. La décision de la BNS intervient un jour après que le Centre de recherches conjoncturelles de l’ETH (KOF) a réduit ses prévisions de croissance pour la Suisse. Selon ses déclarations, l’affaiblissement de l’économie européenne s’étend également à la Suisse. Les économistes du KOF ont réduit leurs prévisions de 1,2% à 1,1% pour 2024 et pour 2025, de 1,8% à 1,6%.
Une évolution boursière réjouissante: la baisse des taux par la Fed américaine résonne
Le moral sur les marchés des actions s’est amélioré cette semaine, résultant dans une baisse de la volatilité et une évolution boursière favorable. Une fois de plus, les marchés américains ont grimpé à des niveaux records. Le secteur technologique a profité des bons résultats du fabricant de semi-conducteurs Micron. En Suisse, cela a donné des ailes au fabricant de périphériques informatiques Logitech ainsi qu’aux fournisseurs de semi-conducteurs VAT, Inficon et Comet. Le Swiss Market Index (SMI) a également progressé.
Swatch Group de nouveau rentable
Tout à coup, ses actions se sont senti pousser des ailes après l’entrée en bourse du value investor Brandes Investment Partners avec sa part de 3,015%, l’assouplissement de la politique monétaire chinoise et les spéculations sur son retrait de la Bourse. En effet, les événements se succèdent avec les actions à des niveaux que l’on n’avait pas vus depuis la crise financière de 2008–2009 car depuis son pic en 2013, le cours avait rétréci comme une peau de chagrin à un quart de sa valeur. Les coupables semblent vite désignés: la concurrence des smartwatches et la faible demande de montres de luxe en Chine. Mais ce n’est qu’une part de la vérité. L’entreprise n’est pas endettée et réalise d’importants bénéfices. L’investisseur ne payant que 38 centimes pour un franc de capitaux propres, Swatch Group est évalué de manière attractive avec un rapport cours–valeur comptable de 0,38. Le récent rebond du cours n’est donc pas surprenant.
L’Europe s’affaiblit
Les indices des directeurs d’achat de la zone euro ont baissé, tant dans le secteur industriel que dans celui des services. Ce dernier a longtemps été considéré comme une lueur d’espoir. Avec 50,5 toutefois, il ne se situe plus que juste au-dessus du seuil de croissance de 50. Les poids lourds que sont la France et l’Allemagne sont déterminants. Chez notre voisin du nord, la santé du secteur industriel est préoccupante. Cette évolution se reflète également dans l’indice du climat des affaires de l’ifo. En France, en revanche, on ressent la disparition des Jeux olympiques qui avaient encore provoqué un bref essor du secteur des services cet été.
La Chine assouplit sa politique monétaire
Tout à coup, tout est allé très vite: les Bourses chinoises ont nettement progressé cette semaine, se détachant pour l’instant de leur plancher. Elles ont profité de diverses mesures prises par la banque centrale nationale qui entend contrer la faible évolution conjoncturelle en assouplissant sa politique monétaire. De plus, les prescriptions relatives aux fonds propres pour les acheteurs de logements sont assouplies, ce qui devrait soutenir le secteur immobilier fortement ébranlé. L’avenir nous dira si ces mesures suffiront à relancer la conjoncture, car en plus de ses problèmes internes, la Chine ressent également le ralentissement de la dynamique économique mondiale.
La chute d’Intel s’arrête net
Cette année, les valeurs du fabricant de puces Intel avaient perdu plus de 60% jusqu’à début septembre. L’intelligence artificielle semble avoir totalement échappé à l’ancien poids lourd de la branche. Et pourtant, le prix semble désormais attractif, car le fabricant de semi-conducteurs Qualcomm est intéressé par une reprise – mais l’argent lui manque pour une acquisition complète. Le suspense reste entier.
Graphique de la semaine
Nestlé s’affaiblit. Les actions du groupe alimentaire ont perdu 15% de leur valeur cette année et se négocient à leur plus bas niveau depuis plus de cinq ans. Les soucis de croissance et de rentabilité pèsent sur la situation. Les consommatrices et consommateurs n’ont plus autant d’argent à dépenser. Mais ce n’est que l’une des facettes. Nestlé a récemment nommé un nouveau CEO qui connaît parfaitement l’entreprise et qui doit la remettre sur les rails de la croissance. Avec un ratio cours–bénéfices de 17, les titres sont historiquement bon marché. A cela s’ajoute un rendement du dividende de 3,6% et en tant qu’aristocrate du dividende, Nestlé a augmenté ses distributions depuis plus de 25 années consécutives. Elle fera tout pour conserver ce titre.
GROS PLAN
Un prix de l’or non freiné
Cette semaine encore, le prix de l’or a évolué de record en record. Entretemps, l’once coûte USD 2’685, soit une augmentation de 30% depuis le début de l’année.
LE PROGRAMME
Meyer Burger présente ses chiffres
Après avoir reporté à deux reprises la présentation de ses résultats et annoncé une restructuration massive, le fabricant de cellules photovoltaïques présentera ses résultats semestriels le 30 septembre.