Cinq questions qui préoccupent les investisseurs

Jan Viebig, ODDO BHF

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Conflit sur la dette aux Etats-Unis, inflation, situation à Taiwan, IA et sous-pondération des actions interpellent les marchés. 

Le plafond de la dette américaine suspendu jusqu'en janvier 2025

Aux Etats-Unis, le financement public peut régulièrement susciter de vives controverses, alors que les perspectives budgétaires se sont éclaircies pour le reste du mandat du président Joe Biden. Les États-Unis ont trouvé un compromis dans le débat sur le relèvement du plafond de la dette, mais ce compromis ne renforcera pas l'économie américaine à long terme. Le plafond de la dette, actuellement de 31,4 billions de dollars, est suspendu jusqu'en janvier 2025. 

L'évolution future de l'inflation

Concernant l’inflation, les investisseurs s’attendent à ce que les taux d'intérêt restent plus longtemps à des niveaux élevés.  Il a fallu deux crises majeures pour pousser l'inflation à des niveaux que nous n'avions plus vus depuis les années 1980. Tout d’abord, la crise Covid a perturbé les chaînes mondiales d'approvisionnement en marchandises, et les gouvernements ont soutenu leurs citoyens en versant une aide généreuse. La guerre qui s'en est suivie en Ukraine a fait grimper en flèche les prix de l'énergie et des denrées alimentaires.  Les acteurs du marché s’attendent à ce que l’inflation reste supérieure à l'objectif à moyen terme de 2% fixé par de nombreuses banques centrales jusqu'en 2025. 

La situation à Taïwan dans le conflit entre les Etats-Unis et la Chine

Au sujet de la situation à Taïwan, certains acteurs du marché craignent qu’un conflit armé entre les Etats-Unis et la Chine n’éclate avant la fin de la décennie. Celui-ci pourrait avoir des conséquences désastreuses pour l'économie mondiale. Au cours des 40 dernières années, la Chine a connu un essor économique sans précédent et pourrait, dans quelques années, détrôner les Etats-Unis en tant que première économie mondiale. Dans ce contexte, la Chine aspire également à une plus grande influence géopolitique. Les objectifs prioritaires sont la "désaméricanisation" de nombreuses institutions de l'ordre mondial global (FMI, Banque mondiale...) et l'incorporation de Taïwan. Si les livraisons de cette région devaient être affectées, cela aurait de graves conséquences pour l'économie mondiale, comme l'a déjà montré la crise Covid. A cela s'ajoute le fait qu'environ deux tiers de la production mondiale de semi-conducteurs (fabrication sous contrat) se trouvent à Taïwan. L'invasion russe en Ukraine a montré à la Chine combien les coûts économiques et politiques d'une invasion peuvent être élevés. Le fossé géopolitique entre les États-Unis et la Chine semble favoriser une réorganisation des chaînes d'approvisionnement auprès des pays amis ("friendshoring").

L'IA et la numérisation feront des gagnants, mais aussi des perdants

D’ailleurs, l'intelligence artificielle (IA) est plus présente que jamais. La présentation de ChatGPT en novembre 2022 a montré comment les ordinateurs pourront à l'avenir rédiger des textes de manière autonome grâce à l'IA. Les investisseurs considèrent l'IA et la numérisation comme une méga-tendance sur les marchés financiers. L'IA et la numérisation feront des gagnants, mais aussi des perdants. Les grandes entreprises technologiques telles que Microsoft (investie dans OpenAI) ou Amazon (environnement optimal pour l'IA : données, cloud, base d'utilisateurs) ainsi que le plus grand fabricant de puces au monde TSMC devraient faire partie des gagnants. Parmi les perdants pourraient figurer des entreprises comme Chegg (location de manuels scolaires numériques et soutien scolaire en ligne), Coursera (cours de formation continue en ligne) ou Yelp (portail de recommandation de prestataires de services).

Les actions ne sont plus évaluées de manière avantageuse

Enfin, les actions, surtout aux États-Unis et en Europe, ne sont plus évaluées de manière avantageuse après le récent rallye des marchés. De plus, l'évolution des bénéfices s'affaiblit quelque peu compte tenu de l'inflation élevée et d'une possible récession. La stabilité des banques reste également un risque. Dans ce contexte, ODDO BHF TRUST continue à opter pour une position légèrement sous-pondérée, alors que le secteur obligataire offre à nouveau des rendements attrayants.

 

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