2020: l’année des actifs à duration courte

Salima Barragan

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Ken Orchard de T. Rowe Price revoit ses perspectives économiques à la hausse.

Le vent tourne. Pour Ken Orchard, le sentiment négatif des investisseurs, affecté en 2019 par les craintes d’un ralentissement économique, se dissipe. Si l’année passée s’est avérée favorable pour les actifs à duration longue comme les obligations d'État, d’entreprises de première qualité et les obligations à haut rendement notées BB, Ken Orchard s’attend à ce que les actifs à duration courte – moins sensibles aux taux d’intérêts – surperforment.  Il a revu ses perspectives économiques pour 2020 à la hausse.

Les derniers chiffres macroéconomiques américains concernant le marché du travail, l’immobilier et la reprise des permis de construire sont dans le vert. Le risque d’une récession s’éloigne et Ken Orchard table dorénavant sur un rebond de la croissance en 2020: «Maintenant que la courbe des rendements n’est plus inversée, l’option d’une récession n’est pas exclue, mais semble improbable après la baisse de taux de la BCE de cet été».

Les prix des prêts remonteront à fur et à mesure que les marchés
deviennent plus positifs à l'égard de la croissance.
RETOUR EN GRâCE DES ACTIFS DELAISSéS

A mesure que le marché fait état de l’amélioration conjoncturelle, que les investisseurs retrouvent leur optimisme et que les anticipations d'inflation augmentent, les obligations de longue durée - comme la dette souveraine et d’entreprises de qualité – tomberont en disgrâce. «Les sociétés de bonne qualité situées dans des pays stables, qui ont été largement détenues par les investisseurs prudents, commenceront à afficher de moins bons résultats que les autres obligations», explique Ken Orchard qui favorise des investissements délaissés durant ces dernières années comme les obligations notées B et spéculatives notées CCC, qui commenceront à surperformer les placements de crédit de qualité supérieure à mesure que les investisseurs retrouvent l’appétit du risque.

FAVORISER LES DURATIONS COURTES

Ainsi pour le prochain trimestre, le spécialiste privilégie les actifs dont les durations sont les plus courtes dont les obligations à haut rendement: «La courbe va se redresser davantage. Le bon du trésor à 10 ans ne retournera pas à 3% comme à la fin de l’année passée mais à 2,5%. Nous abaisserons donc la qualité de crédit de BBB à BB». Les gérant s’intéresse aussi aux prêts qui ont sous-performé en 2019 car leur duration est nulle: «Les prix des prêts remonteront à fur et à mesure que les marchés deviennent plus positifs à l'égard de la croissance et qu’ils escomptent une prochaine hausse de la Fed».

VALEUR EN EUROPE

Ken Orchard favorise l’Europe au détriment du marché américain: «La croissance américaine - à la traîne sur le reste du monde – affectera les écarts de crédit. La courbe étant très plate, il n’y aura pas d’effet de portage», explique Ken Orchard. Le spécialiste a récemment ajouté des obligations financières européennes, dont la Caixabank à 5 ans et la FCA Bank.

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