USA: marché de l’emploi ralenti par le virus en novembre

AWP

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Quelque 245’000 emplois ont été créés le mois dernier, contre 610’000 en octobre. Les analystes tablaient sur 650’000 créations d’emplois.

Les créations d’emplois ont pris un sérieux coup de froid en novembre aux Etats-Unis, confirmant le ralentissement de la croissance en raison de la pandémie, et accentuant la pression sur le Congrès pour voter sans délai un nouveau plan de soutien avant les fêtes.

Le temps presse puisque de nombreuses aides aux chômeurs et familles expirent le 26 décembre.

Le dirigeant de la majorité républicaine au Sénat, Mitch McConnell, souhaiterait qu’une proposition soit sur la table dès lundi, selon CNN qui cite des personnes impliquées dans les discussions.

Quelque 245’000 emplois ont été créés le mois dernier, contre 610’000 en octobre et 711’000 en septembre, a dévoilé vendredi le département du Travail.

Le taux de chômage tombe à 6,7%, un chiffre qui suggère que le marché de l’emploi continue de se redresser après sa dégringolade au printemps mais cette donnée est à relativiser puisqu’elle n’inclut pas les personnes ayant quitté le marché du travail (400’000) et qui ne recherchent pas activement du travail.

Des femmes quittent leur emploi

A titre d’exemple, le chômage des femmes n’est plus que de 6,1%, de nombreuses femmes étant sorties des statistiques après avoir renoncé à travailler faute de pouvoir faire garder leurs enfants dont les écoles restent fermées.

«En novembre, des gains d’emplois notables ont eu lieu dans les transports et l’entreposage, les services professionnels et commerciaux et les soins de santé», a détaillé le département du Travail.

«L’emploi a diminué dans le secteur public et le commerce de détail», a-t-il ajouté.

Au total, en novembre, le nombre de personnes sans emploi était de 10,7 millions, en baisse mais toujours supérieur de 4,9 millions par rapport à février, avant le début de la pandémie.

Ce rapport, le premier depuis que le démocrate Joe Biden a été déclaré vainqueur de l’élection présidentielle du 3 novembre, ne reflète toutefois pas fidèlement la situation du marché de l’emploi de novembre dans la mesure où les données ont été compilées jusqu’à la moitié du mois.

Par conséquent, il ne prend en compte ni le durcissement des mesures prises plus tard dans le mois pour endiguer la nouvelle vague d’infections par le COVID-19, ni la semaine de Thanksgiving qui a fait diminuer le nombre d’inscriptions au chômage la semaine dernière.

La fête de Thanksgiving a pu aussi jouer de manière positive sur l’emploi temporaire dans le secteur des transports pour acheminer les colis découlant des ventes massives sur internet lors du Black Friday et du Cyber Monday.

L’impact de ces événements sera donc visible en décembre.

Le gouvernement a toutefois mis fin, lors de la première moitié du mois de novembre, à de nombreux emplois temporaires qui avaient été dédiés au recensement de la population, désormais achevé.

A contrario, les températures clémentes au début du mois de novembre ont été favorables à l’emploi dans le secteur de la construction.

Aide imminente?

Le plus important est sans doute que l’économie n’a pas détruit d’emplois comme certains économistes le craignaient.

Pour autant, le futur président démocrate pourrait faire face à une réalité différente lors de sa prise de fonction le 20 janvier.

En effet, la pandémie est loin d’être terminée. Le président de la Banque centrale américaine, Jerome Powell, a souligné cette semaine que l’arrivée imminente des vaccins était une nouvelle positive mais qu’il était impossible de savoir quel en serait l’impact économique à court terme.

Aussi la future administration Biden fait-elle pression pour faire voter avant les fêtes de fin d’année un nouveau plan d’aides en faveur des Américains les plus vulnérables et des petites entreprises.

Cette idée fait son chemin: démocrates et républicains semblent être sortis de la situation de blocage dans laquelle ils étaient embourbés depuis l’été.

«Je pense qu’on est très proches d’un accord», a déclaré jeudi Donald Trump. «Je le soutiendrai», a même ajouté l’hôte actuel de la Maison Blanche.

Le républicain Mitch McConnell, habituellement avare en commentaires, a déclaré jeudi soir aux journalistes qu’il avait discuté d’un projet de loi de dépenses large avec la responsable de la majorité démocrate à la Chambre des représentants, Nancy Pelosi.

«Je pense que nous souhaitons tous les deux obtenir un résultat» sur un paquet d’aides, a-t-il dit.

Si un tel plan était voté, ce serait un premier succès pour Joe Biden, qui a promis d’extirper de la crise tous les Américains.

La démocrate Nancy Pelosi devait tenir une conférence de presse en fin de matinée.

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