Pour ZEB, le rendement des fonds propres des groupes comme UBS et Credit Suisse devrait chuter de 2,9 points de pourcentage à 4,2% d’ici 2022.
Les banques européennes seront confrontées à moyen terme à une érosion de leur bénéfices, selon une étude publiée mercredi par la société de conseil ZEB. En l’absence de mesures correctives, les 50 plus grands établissements du continent - UBS et Credit Suisse inclus - pourraient voir leur rendement des fonds propres chuter de 2,9 points de pourcentage à 4,2% d’ici 2022.
Les exigences réglementaires et la faiblesse des taux d’intérêts sont pointés du doigt comme les principaux responsables de cette situation.
L’étude souligne les efforts réalisés par les banques concernées afin de renforcer leurs fonds propres, depuis la faillite de Lehman Brothers en 2008. Malgré tout, seuls huit établissements sur les cinquante ont véritablement réussi à couvrir leur coût du capital, principalement les banques issues des pays scandinaves.
Deutsche Bank, UBS et Credit Suisse seraient dans le mauvais wagon. «Le problème de fonds propres a été résolu, reste celui de la rentabilité», affirme Peter Rek, spécialiste auprès de la société ZEB.
L’autre menace pesant sur le secteur bancaire européen réside dans les nombreux nouveaux acteurs venus disputer certaines activités aux établissements traditionnels. La part des banques actives sur le marché financier européen a reculé à 37% contre 66% en 2008.
La finance parallèle («shadow banking»), les fonds spéculatifs et les sociétés non régulées ont connu un essor exceptionnel. Les fintech ont également le vent en poupe.
Les spécialistes de ZEB prônent les fusions comme une solution envisageable pour les banques. Depuis 2010, le nombre d’établissements européens a plongé d’un quart pour atteindre 7246 unités. La phase de consolidation est déjà bien avancée en Scandinavie, en Grande-Bretagne, en Belgique ou aux Pays-Bas. «En Allemagne, en Suisse ou en Autriche, le processus ne fait que commencer», selon M. Rek.