Trump et Macron plaident pour un «nouvel» accord avec l’Iran

AWP

2 minutes de lecture

Le président américain et son homologue français sont restés évasifs sur les contours et la portée de ces nouvelles négociations.

© Keystone

Donald Trump et Emmanuel Macron ont évoqué mardi leur volonté d’aboutir à un «nouvel» accord avec l’Iran, constatant leur désaccord sur le texte existant sur le nucléaire, qui semble plus fragilisé que jamais.

Le président américain et son homologue français, qui a longuement insisté sur leur complicité, sont restés évasifs sur les contours et la portée de ces nouvelles négociations qu’ils appellent de leurs voeux mais qui devraient se heurter à la vive opposition de Téhéran.

«Nous souhaitons pouvoir désormais travailler sur un nouvel accord avec l’Iran», a lancé M. Macron, évoquant la possibilité que son homologue américain mette à exécution sa promesse de campagne de jeter aux orties ce texte visant à empêcher l’Iran de se doter de la bombe atomique.

«On ne déchire pas un accord pour aller vers nulle part, on construit un nouvel accord qui est plus large», a-t-il poursuivi, soulignant sa volonté d’aborder «tous les sujets de la région», dont la Syrie et les activités balistiques de Téhéran.

Le locataire de la Maison Blanche, qui a réclamé un nouveau texte aux fondations «solides», a lui une nouvelle fois stigmatisé, lors d’une conférence de presse commune, l’accord «ridicule» conclu par son prédécesseur démocrate Barack Obama.

«Nous verrons ce qui se passera après le 12 (mai)», a-t-il lâché, évoquant l’échéance à laquelle il prendra une décision sur le devenir de cet accord conclu en 2015 après des années d’âpres négociations entre l’Iran et le groupe 5+1 (Allemagne, Chine, Etats-Unis, France, Royaume-Uni et Russie).

Embrassades et poignées de main

Ces derniers jours, la Russie, la Chine et le Royaume-Uni ont plaidé pour le maintien de l’accord, des appuis de poids pour Emmanuel Macron, qui a répété dimanche qu’il n’y avait pas «de plan B» pour empêcher l’Iran de fabriquer la bombe.

Premier dirigeant étranger à effectuer une visite d’Etat aux Etats-Unis sous la présidence Trump, Emmanuel Macron a tout fait pour nouer une relation étroite avec un homologue dont la vision du monde est pourtant, à de nombreux égards, diamétralement opposée à la sienne.

Multipliant les embrassades et les poignées de main, les deux dirigeants, que plus de 30 ans séparent, ont multiplié les signes d’amitié depuis l’arrivée de M. Macron lundi à Washington.

«Ce sera un grand président pour la France, c’est ce que je prédis», a lancé M. Trump avant d’entrer dans le Bureau ovale.

Lundi, au cours de leur dîner privé, les deux hommes avaient parlé de la situation économique américaine, «des sondages du président Trump et de la préparation des élections des mid terms» au mois de novembre, a indiqué l’Elysée.

Mais ils ont aussi évoqué des points de friction comme les taxes douanières que Donald Trump veut imposer à ses partenaires sur l’acier et l’aluminium.

En présence de son homologue français, le président américain a ouvertement regretté d’avoir l’Union européenne comme interlocuteur sur les questions économiques.

«La question des échanges avec la France est compliquée parce qu’il y a l’Union européenne. Je préférerais négocier seulement avec la France», a-t-il lancé. «L’Union est très dure avec nous. Ils ont des barrières douanières qui sont inacceptables», a-t-il ajouté.

Scène surprenante dans le Bureau ovale

Le président américain a aussi rendu hommage au colonel Arnaud Beltrame, le gendarme français qui a donné sa vie pour sauver une otage lors d’un attentat jihadiste en France le mois dernier.

«Il y a à peine quelques semaines, nous avons ajouté un nouveau nom à cette liste de nos grands héros, (celui d)’un courageux policier français nommé Arnaud Beltrame. Il a regardé le mal en face et n’a pas cillé. Il a donné sa vie pour ses voisins, pour son pays et pour la civilisation elle-même», a déclaré M. Trump aux côtés de son homologue français à la Maison Blanche.

Mardi soir, un fastueux dîner d’Etat en l’honneur des Macron réunira de nombreux invités à la Maison Blanche, décorée pour l’occasion d’une forêt de branches de cerisier en fleur. Le menu gastronomique, la somptueuse vaisselle, tout a été largement médiatisé.

Cette deuxième journée de la visite présidentielle française a donné lieu à une surprenante scène lorsque que Donald Trump a entrepris, face aux caméras du monde entier, de... balayer des pellicules du costume de son invité.

«Nous avons une relation très privilégiée, d’ailleurs je vais retirer ces quelques pellicules», a déclaré M. Trump en faisant mine d’essuyer l’épaule d’Emmanuel Macron, habillé d’un costume noir. «Nous devons le rendre impeccable, il est impeccable», a-t-il ajouté dans un sourire, au côté de M. Macron, quelque peu gêné d’une telle sollicitude.